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Georgia Stein, l'hôtesse de l'air et mannequin qui sensibilise la France au « body positive »

By AFP

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Paris - « Tout le monde a besoin de ce mouvement ! » : Georgia Stein, hôtesse de l'air franco-allemande et mannequin grande taille se félicite des premiers succès du mouvement « body positive », dans une France plutôt mince et toujours réticente aux rondeurs.

Cette jeune femme blonde de 33 ans a organisé ce dimanche un troisième défilé depuis 2018. Ces « happenings » dans des lieux touristiques à Paris voient défiler des rondes et autres femmes trop petites ou pas très jeunes qu'on n'a pas l'habitude de voir sur les podiums pour lutter contre la standardisation de la beauté.

Georgia Stein, passée de la taille 36 à la taille 44, reconnaît qu'elle « aurait pu maigrir en faisant du sport », mais refuse de le faire. Elle se dit en « parfaite santé » et « très à l'aise dans son corps » qui l'a amenée au mannequinat.

Un combat inspiré des militantes américaines du « body positive »

« Au début, c'était compliqué d'assumer un nouveau corps, le ventre, les cuisses, les fesses, la poitrine. J'ai dû changer mon style vestimentaire et, en quelque sorte, mon identité. Mais je suis une personne assez forte, exubérante, je m'y suis faite très vite », raconte-t-elle à l'AFP dans un café, munie de sa valise avant de s'envoler vers Francfort, Toulouse et Copenhague. Inspirée par les militantes américaines du « body positive », Georgia Stein se bat désormais pour ces nombreuses femmes qui « font de grosses dépressions et sont malheureuses pendant toute leur vie, parce qu'elles pensent qu'elles ne sont pas normales ».

« En France, étant donné que la population est plus mince qu'aux Etats-Unis, la mentalité et la tolérance face au surpoids sont totalement différentes. Aux Etats-Unis, il est courant de voir une femme de taille 50 porter une robe moulante avec des talons, un décolleté. Ici vous ne verrez jamais cela », souligne-t-elle.

Par conséquent, il y a peu de mannequins professionnelles de grande taille dans l'Hexagone et les rares marques françaises qui collaborent avec les rondes font appel aux étrangères, souligne Georgia Stein. Cependant les lignes commencent à bouger: des femmes à courbes avec des imperfections vous sourient en France dans les publicités de la lingeries.

« Les standards, c'est fini »

« Il y a plusieurs marques qui ont changé leur stratégie marketing et ont plus de diversité (...) Certaines ont fait de la récupération par rapport à ce mouvement, qui est tendance en ce moment (...), elles disent vouloir habiller toutes les femmes, mais en fait leur lingerie s'arrête » à une taille relativement petite, souligne Georgia Stein.

« Néanmoins je trouve cela important, il y a une évolution. Tout ne peut se faire du jour au lendemain, il faut attendre, c'est comme dans tous les combats qui ont été menés », ajoute-t-elle.

Si au début le « body positive » était « pour les gens en surpoids », de plus en plus de personnes s'y retrouvent, assure Georgia Stein.

« Dans les réseaux sociaux, on nous critique, on dit qu'on motive l'obésité, entraîne la fainéantise, la malbouffe... Ces gens-là restent concentrés sur un cas de figure parmi mille : il y a aussi des maladies, des hormones, des grossesses, des dépressions, des traitements qui peuvent agir sur le poids » .

Pour les hôtesses de l'air, « les standards, c'est fini », se félicite Georgia Stein, mais ceux-ci pèsent dans d'autres domaines. « Une comédienne taille 44 me disait qu'elle a beaucoup moins de chance d'avoir des rôles. Chez les hommes, il y a toutes les morphologies, des calvities, des ventres, des barbes, alors que les femmes sont toutes identiques et minces. Même dans les films américains, il n'y a pas beaucoup d'actrices en surpoids », déplore Georgia Stein.

« Cette définition de la beauté a été cultivée pendant des générations entières, cela a fait énormément de mal, on le ressent, surtout chez les adolescentes. Il est important d'en parler. C'est comme les féminicides - cela existe depuis toujours, mais on en parle maintenant, parce que cela suffit » , conclut-elle.(AFP)

Photo: Martin Bureau / AFP

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