• Home
  • Actualite
  • Mode
  • José où l'avenir de l'artisanat bolivien

José où l'avenir de l'artisanat bolivien

By Anne-Sophie Castro

loading...

Scroll down to read more

Mode |INTERVIEW

José est une marque de pulls créée pour la bonne cause : créer de l’emploi chez les artisans boliviens, mettant à profit leur travail ancestral du tissage de la maille. Plus qu’une pierre deux coups, cette marque fabriquée à 10 000 kilomètres de Paris, qui utilise les matières organiques locales, fait le bonheur de ses consommateurs (catégorie éco-responsables) avides d’exotisme, d’artisanat et d’authenticité. Amélie Peaucellier, fondatrice de José, nous explique une aventure des plus inspirantes entrainant dans son sillon de plus en plus de collaborateurs.

Quel a été votre parcours avant de lancer José?

Ce projet est né il y a deux ans. Julien a quitté l’aventure quelques mois après le lancement de la marque pour travailler sur de nouveaux challenges. Il a fait une école de commerce à Angers puis a travaillé dans le web avant de se lancer dans l’aventure José. De mon côté, j’ai fais une école de commerce à Lille en spécialisation entrepreneuriat puis un master 2 à Neoma BS en Etudes et décisions Marketing. En parrallèle à ma formation Chez Neoma BS, j’ai fais une alternance prolongée d’un CDD chez l’Oréal en tant que chef de projet e-commerce.

Comment avez-vous eu l’idée de créer votre marque ?

Beaucoup de personnes de notre entourage partaient en Amérique du Sud et revenaient avec ce fameux « pull à motifs incas » acheté sur les marchés. Pourtant, ce pull « typique » n’était pas issu de l’artisanat local, en fibre synthétique et d’une qualilé incomparable aux produits authentiques locaux.

Ces pièces que les touristes achètent sur place à moindre coût dégradent un savoir-faire puisque qu’ils s’agit de pièce issues de l’industrie et non de leur artisanat.

Nous sommes alors partis en Bolivie en quête de belles fibres locales (l’alpaga, puis le coton Pima) et à la recherche d’artisans avec lesquels nous avons développé notre première collection. Notre objectif était de remettre à l’honneur l’artisan bolivien, expert de la maille.

Quels produits proposez-vous ?

Nos pulls sont composé à cent pour cent de fibres naturelles : l’alpaga et le coton Pima, des matières originaires des Andes d’une qualité exeptionnelle. Nous proposons deux types de produits : les mailles chaudes pour l’hiver et les mailles légères pour la mi-saison et l’été.

Nos pièces sont inspirés des couleurs de mes voyages en Bolivie. Tous les pulls sont fait-main à la Paz par des artisans sélectionnés pour leur savoir-faire et leur passion pour le travail de la maille. Ils sont rémunérés de manière juste et équitable.

Les pulls coûtent entre 89 et 169 euros en fonction des fibres utilisées et du temps de travail nécessaire pour l’artisan.

Sur quelles valeurs s’appuie José ?

José est une marque issue du commerce équitable qui vise à faire grandir les ateliers à la Paz en Bolivie tout en développant la marque ici à Paris.

Les artisans sont justement rémunérés, l’objectif étant de soutenir leur savoir-faire pour qu’il continu à être transmis de générations en générations. Notre marque de mode est centrée sur l’humain, la créativité et l’art.

Selon vous, pourquoi le travail ancestral est revalorisé auprès des consommateurs de mode ?

Au delà d’un vêtement ce sont également des valeurs que nous portons sur le dos. Nous cherchons à avoir un impact positif sur l’environnement qui nous entourre et cela passe par des projets solidaires, humain, environnementaux qui nous accompagnent dans une consommation plus juste et réfléchie.

Les consommateurs de la mode sont en quête d’histoire, de découverte et prennent peu à peu conscience des dégats de l’industrie de la mode.

Connaissez-vous le salaire mensuel moyen d’un ouvrier textile en Bolivie?

Oui, il est d’environ 400 euros par mois mais il est difficile à contrôler puisque beaucoup d’emplois ne sont pas déclarés et donc peu protégés.

Nos artisans travaillent dans des ateliers certifiés et sont rémunérés entre 650 et 800 euros par mois en fonction du temps de travail. Certain artisans travaillent à temps-plein, d’autres seulement un ou deux jours par semaine.

Où peut-on trouver vos pulls ?

Ils sont distribués en ligne sur notre site marchand, mais également sur Dreamact (markeplace de mode éthique). Nous les distribuons aussi dans certains points de vente physiques spécialisés comme des hôtels (La Folie douce Hotel Chamonix, Hotels très particuliers Villiers le Mahieu), ou une agence de voyage française,Thaki Travel, située en Bolivie.

Quel a été votre volume de ventes en 2018 et quels sont vos pronostics pour 2019 ?

Sur l’année 2018, presque 1000 pulls ont été vendus à travers le monde. En 2019, j’espère atteindre les 1500 - 2000 pièces !

Quels sont vos projets de développement ou « d’actions conscientes » pour cette année ?

Tous les ans, nos ateliers grandissent. Les artisans sont de mieux en mieux équipés, ils ont de meilleures machines et plus de sécurité. C’est incroyable de voir son projet grandir et l’impact qu’il a sur le bien-être des artisans sur place !

Cette année, de nouveaux artisans intègrent les ateliers pour travailler sur de plus petites pièces (des gants, des bonnets…) et j’espère pouvoir inclure un maximum d’artisans dans l’aventure.

Au niveau des fibres, je m’intéresse de plus en plus aux colorations naturelles qui ne sont pas encore très développées sur place. Je suis en discussion avec mon usine de laine pour travailler prochainement sur cet enjeu majeur qui me passionne.

Crédit Photos : José.

bolivie
Eco-Responsable
jose
Mode durable