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Le Bon Marché s’intéresse au mignonisme

By Herve Dewintre

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Le grand magasin de la rive gauche parisienne met le mignonisme, courant fondant par Philippe Katerine, au cœur d’une exposition consacrée aux collaborations inattendues.

Les grands magasins redoublent de bienveillance envers leur clientèle en leur adressant des signaux chargés de sourire et d’aménité, proche parfois de l’effet doudou. Tandis que les Galeries Lafayette mettent à l’honneur le Smiley, le Bon Marché Rive Gauche, quasiment au même moment, s’intéresse au mignonisme. Ce néologisme, parfois employé comme synonyme de mignonnerie, désigne ici le concept développé par le provocant et pourtant délicat Philippe Katerine pour désigner une aptitude à insuffler du mignon dans les créations.

Le Bon Marché a repris à son compte ce concept en élargissant sa définition - un courant artistique consistant à assembler deux objets qui n’étaient pas voués à se rencontrer pour une faire surgir une œuvre d’art à part entière – pour en faire le temps fort de son exposition « X » qui depuis le 12 février et jusqu’au 24 avril prochain dévoile des collaborations et des associations inattendues. Le chanteur en est l’invité d’honneur. Il résume ainsi sa philosophie dans l’ouvrage Mignonisme, publié aux éditions Acte Sud, à l’occasion de l’exposition : « Bien sûr, il y a la fonte des glaces, la décrépitude, la trahison, l'agonie. Bien sûr, il y a la mort. Mais le mignonisme est là, en cherchant bien, à portée de main, pour conjurer le sort et aborder ces rivages incertains, plus apaisé. "

S’unir tous azimuts

Pour galvaniser cette volonté de conjurer le mauvais sort, le grand magasin parisien a invité jeunes créateurs et maisons historiques, à mettre en commun pendant plusieurs mois leurs identités et leurs idées afin de tisser de nouvelles histoires, à priori irréelles, dans le domaine de la mode, de la beauté, des bijoux, du lifestyle et de l’enfant. Le mot d’ordre : s’unir tous azimuts, s’amuser, casser les codes et réinventer les frontières. Ce défi se matérialise, le temps de l’exposition, en une station-service, fruit de l’union entre Porsche et Tag Heuer, installée au cœur du magasin, en un bar à « mocktails » imaginé par Kilian et le club parisien Castel, en une réinterprétation par Patou de Barbapapa. Un terrain de jeu géant, animé par Philippe Katerine lui-même : l’artiste envahira en effet littéralement les espaces du grand magasin à coup de sculptures roses dans les vitrines et les trémies tout en prêtant sa voix aux bandes sonores et en organisant des concerts sous les escalators.

Crédit photo : Le Bon Marché Rive Gauche

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