Le "bonus réparation" vêtements et chaussures a fait économiser 2,3 millions d'euros aux Français
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Paris - Lancé en novembre dernier, le "bonus réparation" pour les vêtements et les chaussures aura permis aux Français d'économiser 2,3 millions d'euros après six mois d'existence, a annoncé lundi à l'AFP la responsable de ce fonds.
Avec "une multiplication des réparations par dix depuis décembre" chez les réparateurs labellisés, "c'est un très bon démarrage", s'est réjouie Elsa Chassagnette de Refashion, l'éco-organisme qui pilote le Fonds réparation et est chargé par le gouvernement d'accompagner l'industrie vers une économie plus circulaire.
Selon Mme Chassagnette, 1.050 boutiques - dont 40% de cordonneries et 60% de retoucheries - permettent aux consommateurs de bénéficier de ce bonus.
"Un ménage sur deux est à moins de dix minutes de voiture d'un réparateur labellisé" même s'il existe "de grosses disparités régionales" dans ce maillage géographique, reconnaît la responsable.
Environ 250.000 réparations ont été effectuées dans le cadre de ce dispositif dont 84% de cordonnerie et 16% de retoucherie, a-t-elle encore précisé.
Le bonus moyen est de 8 euros, ce qui "peut paraître assez bas quand on sait que le bonus va de 6 à 25 euros mais les réparations les plus demandées sont de petites réparations", comme des changements d'embouts de talons pour les chaussures ou des accrocs sur les vêtements.
Ces bonus sont-ils utilisés par des usagers déjà convaincus par la réparation ou permettent-ils d'attirer une nouvelle clientèle ?
"Les témoignages informels (...) de consommateurs ainsi que de réparateurs labellisés tendent à laisser penser que (le bonus) provoque davantage de réparations", répond Mme Chassagnette.
A l'image de celui pour l'électroménager, le "bonus réparation" textile (à l'exception du linge de maison et de la lingerie) permet aux consommateurs de bénéficier de remises lors de réparations auprès de professionnels agréés dont la liste est disponible sur bonusreparation.fr.
Une remise est alors automatiquement effectuée sur le prix de la réparation - par exemple 7 euros pour un trou, accroc ou déchirure dans un vêtement ou encore 25 euros pour ressemeler des chaussures en cuir.
Dans le cadre de la filière REP (responsabilité élargie du producteur), sur le principe du "pollueur-payeur", chaque marque de mode paie une écocontribution à Refashion, ce qui devrait permettre de dégager un milliard d'euros sur la période 2023-2028, dont une partie est allouée au fonds Réparation.
En 2019, 16 millions de pièces (vêtements et chaussures) étaient réparées selon l'Ademe. Refashion espère porter ce chiffre à 21,6 millions d'ici 2028 grâce à ce dispositif.(AFP)