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Le «made in Paris» détrône le made in France

By Céline Vautard

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Affirmer son identité parisienne, rien de mieux pour faire vendre actuellement. Le label et l’esprit French touch séduisent aussi bien chez nous qu’à l’étranger. Décryptage.

Maison Labiche, Bleu de Paname, les sacs Bleu de Chauffe et Delphine Delafon, Commune de Paris 1871 ou encore les bijoux Monsieur… La liste des marques qui se revendiquent made in Paris, est déjà longue et s’allonge un peu plus chaque jour. Car désormais, le nouveau chic parisien consiste à acheter local ! Dans le mouvance du made in France, qui sévit actuellement mais qui peut parfois paraître un peu kitch ou surfait, les 20-35 ans traquent la petite griffe parisienne montante. «Dans une société mondialisée où tout se ressemble partout et de plus en plus, nous avons besoin de renouer avec l'ultra local, décrypte Vincent Grégoire, directeur du département Art de Vivre de l’agence NellyRodi. S’affirmer créateur parisien, c’est se montrer rebelle vis à vis des grandes marques ».

Un nom qui en dit long

Certain l’affiche même clairement dans leur nom à l’image de Commune de Paris 1871, en référence à la période insurrectionnelle de l'histoire de la capitale. Créée par trois parisiens, qui souhaitent produire et éditer des produits qui leur ressemblent, le label se veut « la rencontre d’une nouvelle garde artistique internationale et d’artisans traditionnels qui oeuvrent pour une mode simple et bien faite, sans artifices et avec même un peu de sens... ». Du coup, les produits qui s’adressent à l’homme (tee-shirts, pulls, chemises) misent sur des collaborations originales. L’une des toutes dernières, avec Ugo Gattoni, a pour thème les monuments ayant eu un lien avec la Commune de Paris tels que la colonne de Vendôme, le Panthéon… (soit des monuments détruits, modifiés, ou ayant joué un rôle important dans l’histoire de la Commune). Toujours pour l’homme, Bleu de Paname, lancée en 2009 par Christophe Lépine et Thomas Giorgetti, propose sur la base du jeans un workwear local (jeans, sweats). Le succès est très vite au rendez-vous (la production annuelle étant passée de 1500 pièces en 2009 à 35 000 en 2014) permettant en avril 2014 l’ouverture d’une boutique en propre au 68 rue Saint- Honoré à Paris (1er).

Une offre qui séduit

Forte de cet engouement, deux parisiennes ont eu l’idée d’ouvrir en novembre 2012 un concept store 100 pour cent made in Paris ou presque. Le Sept-Cinq, en référence au code postal de la capitale, s’est donné pour ambition de faire découvrir aux parisiens et aux touristes les talents cachés de Paris et le savoir-faire de créateurs locaux. « Nous avons été précurseurs sans le savoir et nous sommes arrivés au bon moment car depuis la demande est grandissante et la touche parisienne fait des adeptes ! », explique Lorna Moquet, co-fondatrice de la boutique. Sur 55 mètres carrés (salon de thé inclus), l’espace référence les bijoux Mimilamour, Padam Padam, Les montres Les Partisanes, les tee-shirts Newstalk, les chaussettes Royalties, les chaussures Bobbies … « De 20 marques au lancement, nous en avons une trentaine aujourd’hui, souligne Lorna Moquet. La touche parisienne et le savoir-faire plaisent beaucoup à nos clients. Quant à moi, côté entrepreneur : travailler avec des créateurs de parisiens c’est très pratique niveau logistique ». Là aussi, le succès est au rendez-vous. Le Sept-Cinq a depuis été choisi par Unibail-Rodamco pour implanter une seconde boutique au sein du forum des Halles. Ouverture prévue d’ici un an. Enfin, le concept aimerait se développer à l’export. « Mon objectif est d’amener des créateurs parisiens à l’étranger et de les faire découvrir », conclue la co-fondatrice. De quoi confirmer, si jamais on en doutait, que le made in Paris a un réel pouvoir d’attraction!

Photos: Bleu de Paname P/E 2015, Boutique le Sept-Cinq - crédit Gaspard Hermach

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