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Le Sunday Times met en lumière l'exploitation de jeunes réfugiés par des agences de mannequinat

By Julia Garel

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Achol Malual Jau, sur le show YUHAN WANG AH23. Crédits: ©Launchmetrics/spotlight.

Selon une enquête publiée le 8 octobre par le Sunday Times, de grandes marques de mode ont recours à des mannequins recrutés dans un camp de réfugiés. Ces derniers viennent défiler pendant trois à quatre semaines en Europe et sont ensuite renvoyés chez eux si la saison n’a pas été concluante.

Alors que la période des défilés vient de se terminer, le Sunday Times met en lumière un scandale dans le milieu du mannequinat : des personnes au statut de réfugiés sont recrutées par des agences de mannequinat sans l’assurance de pouvoir rester ensuite dans le pays d’accueil. Certains individus interrogés par le média ont déclaré avoir dû retourner dans les camps où ils avaient été repérés. 

Le camp cité par le média américain est celui de Kakuma, au Kenya. Le lieu est géré par le United Nations High Commissioner for Refugees (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) et accueille 280 000 personnes. Beaucoup viennent du Soudan, pays d’Afrique du Nord en proie à une crise humanitaire depuis une dizaine d’années.

L’histoire de Achol Malual Jau

L’agence de mannequinat Select a organisé des castings à Kakuma. Parmi les jeunes femmes repérées par Matteo Puglisi, directeur général de Select Model Management, l’article raconte l’histoire de Achol Malual Jau, sud-soudanaise de 23 ans. Après à peine cinq mois, le jeune mannequin a dû rentrer au camp de réfugiés en raison d’un bilan d’expérience jugé négatif par l’agence.

Selon les propos de Matteo Puglisi rapportés par le Sunday Times, celui-ci déclare au sujet de Achol Malual Jau : « Nous avons perdu des milliers d’euros avec elle. Nous n'avons jamais demandé de remboursement. Je suis vraiment désolé qu'elle n'ait pas réussi. » Il explique par ailleurs que les commentaires des clients de l’agence n’ont pas été « les meilleurs. »

De son côté, Achol Malual Jau confie avoir « travaillé dur mais [être] revenue sans argent. » Elle affirme par ailleurs que le bilan de son voyage en Europe indiquait qu'elle avait une dette d'environ 3 000 euros.

« We are not a trend! »

Ces pratiques ne sont pas nouvelles. C’est pourquoi Mari Malek, mannequin sud-soudanaise et ancienne réfugiée aujourd’hui basée à New York, a créé l’organisation Runways To Freedom. Derrière le slogan « We are not a trend! », elle pointe du doigt les injustices auxquelles sont confrontées de jeunes personnes vulnérables lorsqu’elles sont repérées par des agences de mannequins. 

Runways To Freedom affirme sur son site web que dans certains cas, les agences « renvoient les jeunes espoirs dans leur pays d'origine sans explication, en les plaçant de force sur un vol de retour et en les laissant avec des dettes qu'ils ne peuvent pas rembourser, tout en les empêchant de signer avec de nouvelles sociétés qui auraient pu leur offrir d'autres sources de revenus. »

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