Le textile français mise sur l'UE pour compenser les pays émergents cette année
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Après une année 2015 "relativement satisfaisante", le secteur français du textile compte cette année sur ses exportations au sein de l'Union européenne pour compenser le ralentissement des pays émergents, mais s'attend à une croissance globale modérée.
"On ne va pas avoir des progressions fortes" en termes de chiffre d'affaires, production et exportations en 2016, prévient Yves Dubief, le président de l'Union des industries textiles (UIT), interrogé par l'AFP. L'an dernier le chiffre d'affaires de la branche a légèrement augmenté, de 0,4 pour cent, à 13 milliards d'euros, contre une hausse plus marquée de 3 pour cent en 2014, a annoncé jeudi l'UIT.
La production en revanche a légèrement diminué, entre 0 et 1 pour cent, tandis que les effectifs sont restés stables autour de 60.000 personnes, selon M. Dubief.
Un climat morose qui pèse sur tout un secteur
Le secteur est notamment pénalisé par le climat morose de la consommation des ménages en France, qui a reculé de 0,4 pour cent pour l'habillement et le textile en valeur l'an dernier. Cette tendance ne s'est pas améliorée pour le moment début 2016, avec l'effet des attentats de novembre qui continue de peser sur la fréquentation des magasins et un recul des prix de l'habillement et des chaussures en janvier de 0,6 pour cent sur un an. "Les entreprises nous disent qu'elles arrivent à s'en sortir parce qu'elles ont l'exportation et l'innovation, sinon elles ne seraient pas bien du tout", confie M. Dubief.
Les exportations du secteur ont été dynamiques l'an dernier, ayant progressé de 5 pour cent à 8,5 milliards d'euros. Elles ont été essentiellement tirées par la maille et la lingerie (4 milliards d'euros) et par les textiles à usage technique (1,7 milliard d'euros), dont les "trois mamelles" sont la santé, l'aéronautique et l'automobile, rappelle le président de l'UIT. Les exportations ont notamment augmenté de 7 pour cent vers l'Italie, de 2 pour cent vers l'Allemagne et de 13 pour cent vers Espagne, le trio de tête des marchés à l'export pour le secteur.
En dépit d'une consommation des ménages qui devrait rester globalement frileuse en Europe pour l'habillement, les exportations vers l'Union européenne devraient permettre de compenser le ralentissement des marchés émergents comme la Chine, le premier marché hors Europe et Méditerranée de l'industrie textile française, prévoit l'UIT.
Les autres facteurs positifs pour la branche demeurent, comme l'an dernier, la faiblesse des taux d'intérêt et des prix du pétrole, qui soutiennent le pouvoir d'achat des ménages et réduisent la facture énergétique des entreprises, ainsi que la parité euro/dollar. (AFP)