Le vestiaire liturgique de Notre-Dame créé par le styliste Jean-Charles de Castelbajac

Paris - Le créateur français Jean-Charles de Castelbajac a été choisi pour créer les vêtements et ornements liturgiques que porteront évêques, prêtres, diacres et chanoines pour la célébration des messes et des offices lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris, a annoncé mercredi à l'AFP le diocèse de Paris.

Le styliste de 74 ans rejoint ainsi l'atelier de Notre-Dame en charge du réaménagement de la cathédrale ravagée par un incendie le 15 avril 2019. Quelque 250 entreprises et des centaines d'artisans d'art participent au chantier hors norme de restauration qui aborde sa phase terminale, avant la réouverture prévue le 8 décembre.

En 1997, Jean-Charles de Castelbajac a déjà signé le vestiaire liturgique arc-en-ciel porté par le pape Jean-Paul II, les évêques et les prêtres aux Journées mondiales de la jeunesse.

Pour la réouverture de Notre-Dame, le choix du diocèse "s'inscrit dans la volonté de marier la noble simplicité de la liturgie, la solennité de ce lieu emblématique et l'élan d'une création contemporaine". Jean-Charles de Castelbajac a confié à l'AFP ressentir "comme un accomplissement d'être convoqué dans ce compagnonnage pour la renaissance de Notre-Dame".

"J'ai conçu ce vestiaire paramentique (vêtements et ornements liturgiques, NDLR) comme un étendard qui claque au vent, à une époque de plus en plus en quête de sens", a ajouté le styliste qui, en marge de sa griffe, a été le directeur artistique de Benetton jusqu'en 2022. Entre mode, design et art, l'oeuvre pluridisciplinaire avant-gardiste de Castelbajac est marquée notamment par l'héraldique et le pop art autour des couleurs primaires (bleu, jaune, rouge).

Pour Notre-Dame, le styliste réinvente en couleurs les capes, chasubles, étoles et dalmatiques (tunique longue à manches) des officiants. Ce vestiaire sera utilisé pour les célébrations festives (Noël, Pâques, Toussaint...). "Sur une toile 100% écologique d'un blanc légèrement cassé, j'ai travaillé sur l'idée du rayonnement qui part de la croix, matérialisé par des éclats de couleurs formant un fleuve de foi et d'espérance, comme une sorte de pollinisation, et rappelant la lumière colorée des vitraux", a-t-il décrit. Il dit s'être inspiré de l'immense croix d'or du choeur de Notre-Dame de l'artiste Marc Couturier, épargnée par l'incendie.

Réalisées par des maisons d'artisanat françaises et offertes par mécénat, les chasubles de l'archevêque, des prêtres et des diacres seront par ailleurs ourlées de galons également en couleurs primaires "pour accompagner les gestes". (AFP)