Louis Vuitton homme printemps-été 2022 : ce qu'il faut retenir de la collection

La collection homme Louis Vuitton printemps-été 2022 a été dévoilée jeudi, lors de la Semaine de la Mode parisienne. Une nouvelle fois, le directeur artistique Virgil Abloh convoque l’acteur et poète Saul Williams, l’entourant d’une flopée d’autres artistes comme l’écrivain Caleb Femi, l’acteur Issa Perica, ou encore l’actrice Thelma Buabeng.

Le storytelling : un récit richement sourcé

Le film de la collection s'intitule « Amen Break » et explore l’idée de transmission : « l’acte de transmettre quelque chose d’une personne à une autre, activant des vagues d’altérations à travers les générations et ayant un impact sur la vie des autres », lit-on dans les notes du show.

Le storytelling est une fois encore riche en références. Le récit du film est une interprétation abstraite de l’histoire de Lupe Fiasco, un artiste et rappeur américain qui a grandi dans le quartier sud de Chicago au milieu des gangs des années 1970 et 1980, raconte le communiqué. La marque poursuit : « Déterminé à offrir une autre issue aux jeunes de la région, le père de Fiasco - un batteur africain et membre du parti des Black Panthers - organise des cours d’arts martiaux comme voie alternative. En utilisant les valeurs philosophiques des arts martiaux comme solution au problème, Fiasco a eu un impact sur une génération d’enfants, diffusant des idées de paix, de compréhension et d’autonomie ».

Tout comme pour sa dernière collection homme, automne-hiver 2021/22, Virgil Abloh accompagne la collection d’un document explicatif très dense (47 doubles pages, descriptifs des looks compris). Les notes du show s’adressent au lecteur avec une certain affection, « Dear Fashion People », et lui exposent dans les détails l’histoire du film, ajoutant même un quizz titré « The Louis Vuitton SAT (Streetwear Aptitude Test) ».

La collection : hybridation, références 90’s et partenariat avec Nike

72 looks composent cette collection fleuve. Les survêtements se portent sous des tailleurs pour mieux neutraliser les préjugés que l’on peut avoir en regardant la façon dont les gens s’habillent, précisent les notes du show. L’hybridation entre streetwear et costume est donc de rigueur. Un métissage habituel dans le travail d’un créateur qui se plaît à questionner les genres : sa collection automne-hiver 21/22 pour Louis Vuitton traitait de la notion du dress code et des uniformes dont la société prédétermine notre perception, abordant également des traditions issues de la culture noire.

Les pièces protectrices, à col tailleur ou zippées jusqu’en haut du cou, recouvrent le corps de la tête aux pieds et flirtent parfois avec une apparence de carapace. La collection comprend d’ailleurs des pièces d’hiver comme des gants et des articles en fourrure.

Mais ce sont surtout les années 90 qui ont inspiré les silhouettes de la collection - à l’image de nombreux autres shows parisiens de cette semaine. On note par exemple une référence aux nineties à travers un imprimé reproduisant des flyers créés par les ateliers afin d’imiter ceux distribués pour les raves des années 90. La marque précise qu’ils sont tissés dans des vestes en nylon monogrammées transparentes et « patchworkés » dans des chemises en coton ou imprimés sur du cuir. Autre référence à la décennie : Louis Vuitton a collaboré avec le label de musique Metalheadz.

Le show présente également un produit issu d’un partenariat avec Nike. Il s’agit de la basket Nike Air Force 1, un symbole culturel à part entière et un objet d’art, indique le communiqué.

Autre point fort de la collection, les jupes et robes pour homme. La pièce n’est pas nouvelle chez Virgil Abloh, mais elle est, cette saison, présente en plus grande quantité et va même jusqu’à adopter les proportions d’une mode plus conceptuelle. Le directeur artistique l’explique dans le communiqué : « La longueur est présente dans une variété de silhouettes, des jupes et kilts en passant par les chemises et les robes. Éclipsant les codes du genre, de la culture et sous-culture, ils subliment et valorisent la silhouette. »

Enfin, la palette ose le rose vibrant, les teintes néons et les effets métallisés, tandis que l’imprimé en damier est une référence aux jeux des échecs et des dames, des jeux joués par des personnes de tous âges, de toutes cultures et croyances.