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"Ma P'tite Culotte" : Charline Goutal, une entrepreneuse bien (Culottée)

By Anne-Sophie Castro

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Mode|INTERVIEW

Charline Goutal a révolutionné le monde de la petite culotte en la démystifiant ! Comprendre la femme, sa réelle beauté et ses humeurs, en apportant plus d’audace et d’authenticité dans ses créations, tel est l’engagement pris par cette jeune entrepreneuse et son équipe. Côté expansion, « Ma Ptite Culotte » promet d’ores et déjà une belle ascension d’ici quelques mois. Interview exclusive pour FashionUnited.

D’où venez-vous ? Quel a été votre parcours universitaire et professionnel ?

Après avoir obtenu un double diplôme (école de commerce et stylisme), j’ai travaillé deux ans en tant qu’Acheteuse chez Louis Vuitton, puis j’ai été débauchée par CPO Solutions, un Cabinet de Conseil, où j’ai occupé les fonctions de Consultante en Stratégie Achats et Financière durant deux ans. Forte de ces premières expériences dans le salariat, j’ai décidé de tout quitter pour rejoindre la création d’une startup (Here We Style). A la revente de cette activité en novembre 2012, j’ai décidé de créer seule Ma P’tite Culotte, puis accompagné par un premier associé à partir de mai 2013 : Laurent Michel-Amadry.

Qui est Pierre Van Gansen ?

Pierre est mon « Business Soul Mate » ! Il est rentré dans l’aventure en tant qu’associé et Directeur Général en Septembre 2014. Il est notamment expert de tout le digital, mais aussi photographe. Je suis très heureuse et fière de travailler au quotidien avec lui ; nous avons soulevé des montagnes ensemble et ce n’est que le début !

Quand avez-vous créé Ma P’tite Culotte et quel a été son concept de base ?

J’ai commencé à travailler à plein temps seule sur le projet à partir de décembre 2012, mais j’ai déposé les statuts en mai 2013. C’est un concept inédit et une philosophie à part entière : Ma P’tite Culotte envisage la femme en lingerie sous une nouvelle perspective : avec authenticité, audace et personnalité.

Chaque modèle est créé à partir d’un trait de personnalité féminin ou d’une humeur : on choisira « Pétillante » si on a besoin d’un coup de boost vitaminé, « Chipie » si on est d’humeur espiègle ou encore « Irrésistible » si on est dans une démarche plus romantique. Résultat ? La lingerie que l’on porte est en totale adéquation avec soi et a du « sens » ; d’où la baseline de la marque « Des Dessous de Sens ».

Finalement, au-delà d’être une marque de la lingerie, Ma P’tite Culotte reflète une véritable philosophie, qui parle à un grand nombre de femmes et dont les valeurs sont universelles ; la tagline plante d’ailleurs bien le décor : #JenesuispasParfaite.

Plusieurs valeurs sont ancrées dans l’univers Ma P’tite Culotte : qualité et éthique, créativité et innovation, l’attachement aux détails et aux effets de surprises, le client au cœur de nos préoccupations. En trois mots : authenticité, créativité, sourire.

En quoi Ma P’tite Culotte bouscule les codes de la lingerie traditionnelle ?

Après une étude de marché, je me suis rendue compte que le marché de la lingerie s’articulait autour de trois positionnements. Tout d’abord, la lingerie entrée-de-gamme (fantaisie ou nude), touchant essentiellement une cible jeune et volatile. La lingerie classique (en dentelle noire, rouge ou blanche) est le deuxième point. Elle est très standardisée et manque d’originalité. Et enfin la lingerie érotique qui reste réservée pour des occasions spécifiques.

Face à cette offre, les femmes doivent donc faire un choix entre le prix, la qualité, la fantaisie et la séduction. C’est pour cela que notre premier pari a été d’allier ces quatre variables en une seule et même marque : Ma P’tite Culotte.

Régi par des oligopoles, ce marché est très difficile à pénétrer par de nouveaux acteurs s’ils s’inscrivent dans une démarche classique. Tel a été mon deuxième constat. Par ailleurs, aucun acteur majeur n’a su véritablement s’imposer sur le web, et ceux qui y sont présents n’ont pas d’univers novateur ou passent par des plateformes multimarques. Ainsi, le pari est apparu évident : devenir la marque de lingerie la plus puissante sur le net, en France comme à l’international.

Que recherchent les jeunes de 20 ans aujourd’hui en matière de lingerie ?

Ces jeunes filles-là recherchent avant tout un bon prix, du fun et du sexy. Elles sont relativement volatiles et moins attachées à une marque et son histoire que des femmes un peu plus agées.

Les modes de séduction ont-ils changé ?

Je ne pense pas qu’ils aient changé, mais plutôt qu’il y a plus de nuances… Il y a plein de manière de séduire, autre que d’être sexy ou provoquante. Une femme, selon ses humeurs et l’étape à laquelle elle est dans son chemin de vie, dégage un « je-ne-sais-quoi » qui la rend séduisante et sensuelle via différents choses : le fun, l’intelligence, le mystère, la passion,… C’est précisément ça qui nous inspire chez Ma P’tite Culotte. Beaucoup d’hommes aiment les femmes sans trop d’artifices, c’est-à-dire pour leur authenticité, pour leur charme naturel. Peu de marques de lingerie explorent cette perspective…

Qui achète vos produits ?

Le cœur de cible est une « Culottée » entre 28 et 38 ans, bien dans sa peau, qui recherche une lingerie sensuelle et créative, agréable à porter au quotidien grâce à la qualité de ses coupes et de ses matières. De nature épicurienne, elle est souvent attirée par une mode éthique et des pièces lui permettant d’exprimer sa singularité. La séduction est synonyme de complicité et de sourire pour elle, son charme est ravageur et Ma P’tite Culotte n’est là que pour la sublimer. Au-delà de ce cœur de cible, on s’est rendu compte que nos créations et notre positionnement étaient affectionnés par des femmes plus jeunes mais aussi par des femmes plus matures qui ont plus de 45 ans ; et c’est une très belle surprise.

Parlez-nous de l’uniformisation des prix au niveau du marketing. Que cela provoque-t-il chez le consommateur ?

Ca facilite le choix : seul le modèle rentre en ligne de compte dans l’esprit du consommateur. Nous souhaitons plus que tout que ce soit la créativité et l’originalité de nos modèle qui fassent craquer nos clients.

Combien de collections et de lignes propose Ma P’tite Culotte ?

Nous ne fonctionnons pas par saisons mais nous lançons de nouvelles créations tous les mois. L’année 2017 sera sous le signe du voyage et de la nature à l’état sauvage pour souligner l’authencité des femmes.

Dans quelles régions distribuez-vous vos produits ? Quel est votre meilleur marché en volume de ventes ?

Partout, en France et à l’international. C’est la force de notre modèle cent pour cent digital. Pour l’instant, nous concentrons néanmoins nos efforts sur la France, la Chine et l’Amérique Latine.

De combien de point de ventes votre réseau est-il formé ?

Aucun, ce n’est pas notre modèle de distribution. Néanmoins, pour apporter une partie physique à notre marque digitale, nous ouvrons cet été un grand espace qui sera entre le showroom et la boutique ; un concept très novateur que nous vaons hâte de dévoiler très bientôt.

Combien de pièces avez-vous vendu en 2016 ?

Plus de 20 000.

Avec une récente levée de fonds de 2 millions d’euros, qu’envisagez-vous pour votre marque ?

L’ouverture de ce fameux espace « showroom-boutique » de 200 mètres carrés en plein cœur de Paris cet été, mais également l’accélération du développement de nos gammes. En aprallèle, nous allons investir davantage pour nous développer à l’international et recruter une belle équipe (ce que nous avons déjà commencé à faire).

Avez-vous des projets de collaborations avec des designers ?

Oui, nous avons une très belle collaboration avec la marque de bagagerie haut-de-gamme Delsey puis plusieurs designers mais que nous dévoilerons un peu plus tard dans l’année.

Photos : Courtoisie de ma P’tite Culotte

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