Maroquinerie Texier: l'ancien propriétaire fait appel d'un jugement de cesssion
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L'ancien dirigeant de la maroquinerie de luxe Texier a annoncé mardi faire appel d'un jugement du tribunal de commerce de Rennes cédant l'entreprise familiale basée à Vitré (Ille-et-Vilaine) au fonds Renaissance Industries, qui met en jeu 66 emplois et "ses savoir-faire", selon lui. "Jean-Luc Texier demande la suspension de l'exécution provisoire (du jugement) afin d'éviter que 66 personnes supplémentaires (sur les 136 que compte l'entreprise) ne se retrouvent au chômage, vidant ainsi cruellement l'entreprise de ses savoir-faire", a-t-il indiqué dans un communiqué.
L'entreprise, créée en 1951 et qui employait encore plus de 200 personnes début 2014, avait connu l'été dernier des difficultés de trésorerie, entraînant des retards de paiement de cotisations sociales, a informé à l'AFP Julie El Ghouzzi, directrice du Centre du luxe et de la création, qui représente M. Texier. Ce dernier avait alors entamé une procédure de redressement judiciaire qui avait débouché, très vite, sur sa mise à l'écart totale de la gestion de son entreprise et son remplacement par Michel Catoire, un ancien commissaire de police.
Un premier plan de sauvegarde de l'emploi, durant la période d'observation, a entraîné le départ de quelque 70 salariés. Mais Jean-Luc Texier n'était pas au bout de ses ennuis. Le directeur général qu'il avait choisi pour conduire un projet de redressement par voie de continuation, Stéphane Collaert, annonçait soudainement son départ pour Rennaissance industries, un fonds de retournement spécialisé dans le rachat d'entreprises en redressement, qui visait la reprise de la maroquinerie.
Finalement, le tribunal de commerce de Rennes refusait, le 12 mars dernier, un nouveau plan de redressement, malgré le maintien des 136 emplois restants et une recapitalisation de 700.000 euros. Le lendemain, il décidait la cession à Renaissance industries, dont le plan prévoyait la reprise de 68 à 83 salariés et une reprise des actifs à hauteur de 60.000 euros, alors qu'ils sont estimés par M. Texier à plus de 4 millions. "On rachète l'entreprise à vil prix et on la vide de son savoir-faire manuel alors qu'il constitue sa valeur ajoutée", a souligné Mme El Gouzzhi, rappelant que la maroquinerie est labelisée "entreprise du patrimoine vivant". Outre l'appel du jugement, M. Texier a décidé de porter plainte pour abus de confiance contre M. Collaert, nommé directeur général de l'entreprise par le repreneur. Texier a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 8,6 millions d'euros, contre 11,3 millions en 2013. (AFP)