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Mi-fleur, mi-Barbarella, la femme Dior version 2015 pour le défilé Haute Couture de Paris

By AFP

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La robe à taille cintrée et à fleurs chère à Christian Dior est là mais elle s'accompagne de cuissardes de couleurs flashy : sur la musique de David Bowie, Raf Simons a convoqué avec audace les décennies 1950, 60 et 70 dans sa collection haute couture. Le couturier belge, qui avait dans ses précédents défilés revisité avec un oeil futuriste le XVIIIe siècle, renoue encore une fois avec une esthétique très science-fiction, sous un chapiteau tapissé de miroirs et d'échafaudages, à effet kaléidoscopique, installé dans le jardin du Musée Rodin à Paris. Egérie de Dior, l'actrice Natalie Portman et son mari le chorégraphe Benjamin Millepied avaient pris place au premier rang, non loin des actrices Clotilde Courau et Marisa Berenson.

La moquette est rose, une couleur fétiche du fondateur de la célèbre maison, qui aurait eu 110 ans ce mois-ci. Les fleurs qu'il aimait tant s'impriment sur des manteaux en plastique transparent, à forme ample. En dessous scintille une robe courte à paillettes, et luisent des cuissardes façon Barbarella. Puis, de somptueuses robes faites de plissés à rayures entrent en scène.

Plus sensuelles, des combinaisons en jacquard de laine multicolores, très graphiques, avec des couleurs éclatantes et contrastées révèlent les corps. Des pièces peu conformes à une conception traditionnelle de la haute couture, reconnaît Raf Simons : "Certains pensent qu'on ne peut pas présenter de la maille en haute couture. Je ne suis pas d'accord", explique-t-il à l'AFP après le défilé. "Je trouve que souvent les créateurs font des vêtements qui modifient le corps. Or, une combinaison ne change pas le corps, c'est le corps", souligne-t-il.

Plastique et plissé: une collection réalisée sous tension mais avec plaisir

Dans la cohue d'après-show en coulisses, le couturier, arrivé en 2012 à la tête des collections femmes de Dior en remplacement de John Galliano, est félicité par Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe LVMH, auquel appartient Dior, et le PDG de la griffe, Sidney Toledano. Un peu en retrait se tiennent les deux premières d'atelier de Dior, Florence Chehet, chargée du "flou", et Monique Bailly pour la technique "tailleur". Les deux femmes découvrent la collection dans son intégralité pour la première fois : jusque-là, les pièces étaient dispersées dans chaque atelier.

"C'est une vraie émotion ! On est très contentes, c'est très beau, magnifique, féminin, il y a de la couleur, du volume, ça bouge", s'enthousiasme Florence Chehet. Mais le dernier "week-end a été dur", reconnaît Monique Bailly. "On n'a sûrement pas été aimables avec tout le monde". Le plastique des manteaux ? "Il fallait qu'on apprenne à le travailler, on n'avait jamais fait ça". Le plissé des dernières robes présentées ? "C'était énormément de travail, c'était trop beau, on aime faire ça!".

Pour cette collection mêlant le "charme des années 1950, le côté expérimental des années 1960 et la libération des années 1970", David Bowie domine la bande-son signée Michel Gaubert, roi de la musique des défilés. Pour Raf Simons, le chanteur "caméléon" incarne à lui seul ce mélange des époques. "Il est romantique, expérimental et a aussi ce côté complètement fou. Il incarne la capacité de faire de la qualité et d'être en même temps expérimental", commente le créateur, qualifiant les collaborations entre Bowie et Brian Eno de "haute couture en musique". Est-ce difficile de créer dans une époque troublée ? "J'ai la responsabilité de créer encore plus et d'inspirer encore plus les gens. Tout cela est aussi une question d'amour. Dans les années 60 et 70, il était beaucoup question d'amour, donc c'était un choix délibéré de s'en inspirer, là maintenant", conclut-il. (AFP)

Fotos: Christian Dior, ss 2015, Style.com
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Haute Couture