Milan Fashion Week : Armani, la force tranquille
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Milan - Lorsqu'un grand monsieur de la mode comme Giorgio Armani « espère que cette collection a plu » on se dit que c'est le monde à l'envers : une modestie contredite par la force tranquille de la collection femme Printemps/été 2020 que le styliste italien présentait en ce quatrième jour de fashion week milanaise.
le « Roi Giorgio »
Du haut de ses 85 ans, le « Roi Giorgio », regard bleu perçant et classe naturelle, n'a rien perdu de cette envie irrépressible qui depuis 45 ans, lui donne envie d'inventer.
« Je voulais faire quelque chose de nouveau mais sans rien perdre de l'esprit Armani. Et surtout évoquer le passé d'une femme élégante. On a besoin de ça, on a aussi besoin d'être proche de la nature et de ne pas exagérer dans notre exhibitionnisme personnel. Il faut être calme, regarder ce qu'il se passe autour de nous et protéger ce qu'il se passe autour de nous », a-t-il déclaré à l'AFP en coulisse du défilé.
Ce lien avec les éléments de la nature, le créateur le tisse dans toute la collection intitulée « Terre », en partant de couleurs solides - les marrons mêlés à des touches de bleus, des violets, des turquoises et des gris foncés - en passant à la liquidité des azurs puis à l'évaporation des roses et des gris perle.
Les petites vestes courtes dessinent des silhouettes nettes, les robes sont longues, les grands colliers habillent. La fluidité chère à Armani s'incarne dans les tulles, les organza.
Et comble du chic, toutes les chaussures sont plates, pour les tenues de ville comme pour celles de soirée. La maison italienne avait choisi de recevoir ses invités dans la cour du Palais Orsini, un bâtiment du XVIIe siècle situé Via Borgonuovo, siège de la société depuis 1996 et qui a fait ses débuts en tant que décor pour le défilé de mode de la collection hommes en juin dernier.
Un micro-podium pour une présentation intimiste. En décembre prochain, Giorgio Armani recevra le prestigieux prix du « Outstanding Achievement », récompensant l'ensemble de sa carrière, décerné par le British Fashion Council lors des Fashions Awards à Londres.
MSGM et Missoni
Plus tôt dans la matinée, le défilé de MSGM a célébré les 10 ans de la griffe italienne pop.
Dans les jardins du musée de la Triennale de Milan, tout le répertoire de Massimo Giorgetti a défilé sur un podium jaune fluo : des couleurs vives, des motifs, du tweed, du tie-and-dye.
Et de l'art à travers la collaboration avec l'artiste Todd Bienvenu dont les peintures se retrouvent dans les motifs de chemise ou de sac. Le styliste italien, grand amateur et collectionneur d'art contemporain, n'en est pas à sa première collaboration artistique.
Sa collection avec Toilet Paper de l'artiste provocateur Maurizio Cattelan est restée dans les annales. La journée s'est poursuivie avec le défilé de Missoni.
C'est sur les bords des Bagni misteriosi, une piscine en plein air des années 30 que Missoni a terminé la journée sur l'air entraînant de « let's get cool in the pool ».
Une collection très hippie chic revendiquant un nouveau flower power, celui de la petite lampe solaire en forme de tournesol distribuée à tous les invités avec un message de Angela Missoni invitant à s'unir pour protéger la planète.(AFP)
Photos : Armani Catwalkpictures