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Paris Fashion Week : patine et excentricité chez Berluti

By AFP

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Paris - De la patine sur le sportswear et de l'excentricité dans les classiques: telle est la formule du chic moderne du Belge Kris Van Assche pour Berluti qui a offert vendredi un spectacle pétillant de couleurs à l'Opéra à Paris.

Orange, rose, violet ou vert fluo: les costumes parfaitement taillés sont de couleurs vives dans ce défilé baptisé « Lovely Day » (Belle journée) « parce qu'on a besoin d'un peu d'évasion, on a besoin de rêver », explique à l'AFP Kris Van Assche disant avoir eu « des soucis comme tout le monde » en préparant la collection en pleine grève des transports publics qui dure depuis six semaines.

Après les dégradés ou ton sur ton, cette saison les couleurs sont portées en blocs contrastés ce qui fait mieux ressortir chaque pièce individuellement. Comme pour ce tailleur bleu électrique porté sur un haut rose et avec un foulard vert acidulé arboré par la top star Bella Hadid dans ce défilé mixte. Les motifs classiques sont exagérés. Un manteau pied-de-poule est ainsi bleu vif à l'intérieur, un autre, Prince de Galles est en bandes de cuir noir et vert, couleur « intimement liée au sportswear ».

Pour le styliste belge, cela correspond parfaitement à l'esprit Berluti, maison fondée en 1895 en tant que fabricant de souliers et des articles de maroquinerie masculins. « C'est bien sûr une maison traditionnelle de souliers classiques, mais qui n'étaient pas censés passer inaperçus dans la rue ». « Il y a toujours eu un twist, un décalage, une excentricité », explique le créateur.

Sacs en toile et baskets

La patine qui fait partie de l'ADN de la maison est dans les sacs et les costumes en cuirs gris, verts et bordeaux, mais la grande innovation de la saison sont les doudounes en cuirs très fins patinés, légers et souples et sportifs comme si elles étaient fabriquées en nylon.

« Au début j'ai introduit la patine pour les pièces institutionnelles, là l'idée est de parler à toutes les générations », souligne Kris Van Assche. Autre nouveauté qui rime avec modernité : sacs et mallettes en toile grise créés en partant du graphisme historique de la maison pour le défilé. Les mannequins munis de ces sacs marchent en baskets en cuir très colorées, « une façon de dire que Berluti est en 2020 ».

Le streetwear, est-il mort, comme l'affirme l'Américain Virgil Abloh, directeur artistique de Louis Vuitton, une autre maison du luxe française centenaire du groupe LVMH qui a présenté la veille une collection de costumes revisités ?

« Les gens ne basculeront plus jamais dans l'un ou dans l'autre », assure Kris Van Assche pour qui le positionnement doit se faire au niveau de la qualité des produits.

« Un homme en baskets n'est pas moins chic qu'un homme en souliers » à partir du moment où ses baskets « sont faites en Italie, finies et teintes à la main » comme celles de Berluti, conclut le styliste qui porte lui-même pour travailler un jogging en cuir. (AFP)

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