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Philippe Zorzetto « le luxe d’un soulier se ressent toujours même s’il ne se voit pas »

By Herve Dewintre

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Dans le quartier de la rue Vieille du Temple, tout le monde connait Philippe Zorzetto. L’homme tout d’abord. Affable, doux, avec son visage tendre qui exprime une curiosité particulière tout en donnant l’impression d’être occupé à une tache utile et plaisante.

Le commerçant ensuite car Philippe est chausseur. On pourrait même dire chausseur-créateur pour être plus précis. Ils deviennent rares les riverains qui dans le marais n’ont pas pénétré au moins une fois dans sa boutique ouverte en 2007. On y admire ses collections de chaussures mixtes, toutes cousues sur semelles cuir (le fameux cousu blake), aux prix terriblement justes, aux noms évocateurs (certains portent le nom des célébrités pour lesquelles elles furent d’abord crées) et au style puissamment parisien : à la fois féru d’allure et nimbé de rock.

Est il vraiment utile de préciser que tous les modèles qui s’offrent au regard sont réalisés à la main dans le respect du savoir faire artisanal ? Cela permettrait en tout cas d’expliquer pourquoi il faut un délai de deux mois et demi pour réaliser chaque paire de souliers entre les quelques 150 prises en main nécessités par chaque modèle et les contrôles quasi obsessionnelles effectués sur les peaux sélectionnées par les meilleurs artisans français. Il n'a pas inutile par contre de préciser, que le confort remarquable de ces créations est garanti dans de petits coussins cousus dans chacun des modèles.

Le goût de créer et de fabriquer de belles chaussures avait sauté une génération dans la famille : mais Phillipe retrouva un jour les formes que son ébéniste de grand père avait réalisé. Ce fut le déclic, un peu comme une résurgence de la vocation qui aurait franchi le temps et la généalogie. Philippe utilise toujours ses formes en bois aujourd'hui. Mais pour le style, il a ajouté sa patte et depuis 2006, il dessine lui même, chacune de ses collections, aussi bien pour les filles que pour les garçons. Une mixité d’où vient peut être, le je-ne-sais-quoi de panache et de fraicheur qui caractérise sa signature.

Une deuxième boutique Philippe Zorzetto rue Saint Honoré

« Le luxe d’un soulier, s’il ne se voit pas forcément, se ressent toujours » aime-t-il répéter. Et il est bien vrai que sans être spécialiste, l’œil devine ce savoir-faire bottier traditionnel incisé dans cet univers nourri de références cinématographiques et musicales. On pourrait ajouter que le luxe de la maison Philippe Zorzetto se ressent aussi dans sa démarche puis le créateur bottier a choisi de prendre son temps pour ouvrir sa seconde boutique parisienne. Elle se trouve aujourd'hui au 257 rue Saint Honoré, à deux pas de l’hôtel Costes et du Mandarin Oriental.

La marque possédait déjà l’adresse depuis plusieurs années et y faisaient tenir ses ateliers de sur-mesure. Le chef d’entreprise averti a juste attendu le moment jugé opportun pour l’ouvrir au public et pour l’agrémenter d’un éclat particulier en faisant courir le long des murs, des meubles seventies, chinés par le créateur lui même, et qui sont d’ailleurs à vendre.

Ce nouvel espace, situé dans un ancien atelier, lui-même construit au milieu d’un couloir, accueille un service sur-mesure (sur rendez-vous bien entendu) et propose également une grande partie des lignes de chaussures - richelieux, mocassins - et de boots (homme et femme) de la marque. Les collaborations du créateur (dont la dernière en date avec la chanteuse Aurore du groupe Dawn) développent également leur manifeste d’allure au sein de cet écrin. Des valeurs de créativité et de fabrication qui tournent le dos à l’uniformité des grands groupes, et qui remplacent le marketing par la vertu de l’authenticité.

Philippe Zorzetto