Remous au sein de la majorité d'Hidalgo autour du défilé Vuitton sur le Pont-Neuf
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Paris - Le défilé-événement du créateur Pharrell Williams pour Louis Vuitton, mardi sur le Pont-Neuf à Paris, suscite des remous au sein de la majorité de gauche de la maire Anne Hidalgo, ses alliés écologistes dénonçant une "privatisation de l'espace public".
"Une opération d'un autre temps", a fustigé sur Twitter David Belliard, adjoint aux mobilités et à la voirie d'Anne Hidalgo, qui était présente lors du défilé. "L'espace public, bien commun, est bien trop précieux pour pouvoir être accaparé par quelques multinationales et une poignée d'happy few", a ajouté l'ex-candidat des écologistes aux municipales de 2020.
Autre élu EELV, Émile Meunier a dénoncé un "épisode 45789" de la "privatisation de l'espace public parisien par LVMH". Sollicités par l'AFP, les élus communistes estiment que Paris "doit continuer" à être "la capitale de la mode" mais regrettent "une publicité démesurée pour LVMH sur l'espace public".
Rihanna, Beyonce, Jay Z, LeBron James, Lewis Hamilton, Omar Sy ou Paul Pogba... Pour que la maison de luxe française puisse recevoir 1750 invités, dont une pluie de stars, mardi sur le plus ancien pont de Paris, la préfecture de police y a interdit la circulation de lundi soir à mercredi matin, ainsi que sur les quais tangents mardi soir.
"C'est une occupation du domaine public soumise à redevance" qui "rapporte des recettes à la Ville", répond le cabinet du premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire, soulignant le côté "exceptionnel" de l'événement. En présence de responsables de la préfecture de police et du comité d'organisation des Jeux olympiques de 2024, la soirée faisait aussi office de "test" sécuritaire en vue de la cérémonie d'ouverture sur la Seine, fait valoir la même source.
Début juin, les écologistes avaient déjà fustigé une autre "publicité sur l'espace public" de LVMH : la statue à l'effigie de l'artiste japonaise Yayoi Kusama, érigée provisoirement devant la Samaritaine, portant le logo de la marque sur son sac.
La mairie répond avoir accordé son autorisation d'occupation temporaire de trois mois sur la base d'un dossier qui "ne présentait pas de logo". Après l'établissement d'un procès-verbal, le groupe s'est "mis en conformité" en procédant au "retrait du logo" et la mairie a accepté une prolongation d'un mois pour la statue, explique la même source. (AFP)