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Une Fashion Week parisienne insoumise et révoltée

By Julia Garel

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Rarement la Fashion week parisienne n'avait été aussi engagée. Plaidoyers pour le climat, appels à l'action, dénonciations du politiquement correct : l’industrie fait désormais entendre une voix militante qui ne se fond pas dans un discours marketing mais défend des positions tranchées. Les paroles sont parfois virulentes et souvent poussées par l’urgence d’agir. Retour sur les actes les plus engagés de la Fashion Week parisienne printemps-été 2020.

Appel à l'action

« Le monde appelle au changement et il est de notre devoir d'agir maintenant », a déclaré la designer britannique Stella McCartney, une des pionnières de la mode éthique. « Nous ne sommes pas parfaits (...) et comme toutes les entreprises, nous faisons partie du problème », a-t-elle admis. La créatrice qui présentait sa collection lundi 30 septembre a ainsi appelé le monde de la mode à se « réveiller ».

Dans un autre registre, et à sa façon, John Galliano, le directeur artistique de Maison Margiela, a partagé son point de vue sur l'état du monde après le défilé de la griffe. « Nous assistons à l'effondrement même de la force morale de la société, à la banalisation de la démocratie et de l'Union européenne », a-t-il confié dans un podcast, avant de lancer « Réveillez-vous ! Si vous avez une voix, c'est parce que ces personnes se sont battues pour que vous puissiez voter. Alors utilisez-les. Faites-vous entendre ». Son discours faisait référence aux héroïnes de la première et de la seconde guerre mondiale dont il s’est inspiré pour sa collection printemps-été 2020.

Prise de position

Militante écologique de la première heure, la maison Vivienne Westwood a pris la défense de l’activiste Greta Thunberg et s’est élevée contre les critiques du patron de LVMH, Bernard Arnault à son encontre. « Cette jeune fille est remarquable et nous devrions la remercier », a souligné sur Instagram Andreas Kronthaler, créateur d'origine autrichienne, compagnon de Vivienne Westwood. Selon lui, le monde occidental se réveille grâce à Greta Thunberg.

Dénonciation du politiquement correct

Hedi Slimane ou Anthony Vaccarello, respectivement directeurs artistiques de la maison Celine et de Saint Laurent, ont dénoncé tour à tour le puritanisme qui étouffe la mode. Cet esprit « rabat-joie » que le mouvement « Me too » a, en partie, engendré.

« Il y a cette posture tragiquement démago du politiquement correct (...). Nous ne sommes plus trop dans la légèreté », déplorait Hedi Slimane dans une interview à Vogue en août dernier, invitant à « résister » à cette « forme déguisée de néoconservatisme ».

Le Belge Anthony Vaccarello a quant à lui dénoncé le « puritanisme » en revendiquant le droit à l'esthétique sexy, avec des micro-shorts, talons vertigineux et décolletés plongeants.

Les opinions s'affichent aussi sur les tenues des créateurs

C’est vêtu d'un tee-shirt ­d’Extinction Rebellion - collectif engagé pour la planète qui agit sur le modèle de la désobéissance civile - que le directeur artistique de Altein, Antonin Tron, s’est confié aux journalistes après son défilé. « C’est une collection qui parle de mon militantisme » a-t-il expliqué au journal Madame Figaro.

Dans un esprit plus punk et défaitiste, le créateur Yohji Yamamoto affichait lui aussi son avis sur la question du climat à travers la tenue qu'il portait en fin de défilé. L'inscription « No future » était ainsi lisible sur le dos de sa veste.

Photo : Saint Laurent PE20

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