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Vêtements islamiques: les réactions politiques

By AFP

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Voici des réactions politiques, dimanche, aux propos de la ministre des droits des Femmes Laurence Rossignol critiquant le lancement de collections "islamiques" par des marques de prêt-à-porter et comparant les femmes qui les portent avec les "nègres" américains pro-esclavage.

Jean-Luc Mélenchon (cofondateur du Parti de Gauche)

"Dans la religion catholique il y a une image que tout le monde connaît: Jésus qui chasse du temple les marchands. Dans cette histoire, les marchands ont envahi le temple, c'est-à-dire que vous avez des marchands qui se sont approprié la religion musulmane pour en faire du fric. Et évidemment ils appellent ça islamique (...) ils procèdent à une deuxième agression: ils disent c'est une mode +décente+. C'est insupportable. Les autres manières de s'habiller sont donc indécentes? C'est très grave car cela vient à valider le point de vue religieux le plus obscurantiste". Laurence Rossignol "est exempte de tout racisme". Elle "a commis une erreur claire quand elle a évoqué les nègres américains, ce n'est pas le bon exemple à donner, parce que (...) c'est offensant. Mais, de grâce, qu'on aille pas prendre cet argument-là pour aller justifier le fait que la mode islamique serait une bonne chose". (dans "Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI)

Julien Dray (cofondateur de SOS Racisme et conseiller régional PS d'Ile de France)

Le procès en racisme contre la ministre "est totalement injustifié. Laurence Rossignol a eu l'élégance de ne pas s'entêter, elle a dit 'si la formule est blessante je la retire'. Mais elle a employé une formule historique que les combattants contre l'esclavage eux-mêmes employaient à l'époque".

"Le vrai débat, car on essaie de se focaliser sur la formule, pour esquiver le vrai débat, ce sont ces marques (...) qui pour gagner de l'argent sont prêtes à se soumettre à un signe d'oppression et acceptent de gagner de l'argent en valorisant ces signes d'oppression et d'enfermement. Je pense la question (du boycott) est posée (...) Comme l'a très bien dit (le couturier) Pierre Bergé, le rôle d'un créateur et d'un couturier, ce n'est pas d'enfermer la femme, c'est de l'embellir. (sur Radio J)

Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement

"Élisabeth Badinter appelle, elle, à boycotter les institutions commerciales qui, pour des raisons commerciales, font ce type de propositions. Elle est dans son rôle, je le crois, de féministe, de citoyenne. L'État, le gouvernement n'a pas à intervenir, sauf quand la loi n'est pas respectée. Là, il ne s'agit pas d'affaire de loi, il s'agit de comportements (...) Moi, ce qui me choque, c'est la récupération opportuniste d'un certain nombre de grandes marques commerciales qui ont une attitude non éthique, où le commerce l'emporte sur toute autre considération. La liberté du consommateur est d'être aussi un citoyen". (sur France 3)

Bruno Le Maire, député Les Républicains

"Les femmes en France sont visibles, cela fait partie de notre culture. La place des femmes ne se discute pas, ça ne se négocie pas". "Quand je vois que certains magasins, certaines enseignes, jouent avec ça, ça ne me plaît pas". "Je ne soutiens pas l'appel au boycott d'Élisabeth Badinter (...) Je pense qu'elle a raison de signaler ces dérives. Je pense qu'elle a raison de taper du poing sur la table, et de dire que, derrière, il y a un vrai combat culturel à mener". "Moi je suis un responsable politique, je ne suis pas là pour aller au boycott. Mais, comme citoyen et comme consommateur, je n'irai plus dans les enseignes que vous avez cité" (Marks and Spencer, Uniqlo...). (AFP)

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