Vêtements : un nom passe-partout pour une marque ultra select
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En trois collections, cette jeune marque parisienne a su créer le buzz. Acheté par Kanye West et figurant parmi les 8 finalistes du LVMH Prize 2015, Vêtements est le nouveau nom anonyme dont tous les fashionistas parlent. Décryptage !
Le nom est si commun qu’il est difficile de trouver des informations sur la marque. Être invisible sur le Net ? Le rêve pour cette toute jeune marque parisienne de prêt-à-porter féminin lancé par le designer Georgien Demna Gvasalia et des diplômés de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers qui préfèrent rester en retrait « dans le but de remettre le vêtement au centre de l’action ». Une démarche qui n’est pas sans rappeler celle de la griffe Martin Margiela, star anonyme de la mode des années 90. Pour autant, pour Vêtements, il s’agit au départ d’un choix assumé car les trois créateurs travaillaient alors sous contrat dans de grandes maisons et avaient l’obligation légale de rester dans l’ombre.
De l’upcycling de luxe
Depuis, la marque est passée à la vitesse supérieure faisant partie des 8 finalistes du LVMH Prize 2015. Son concept ? Détourner et recouper des pièces trouvées dans des friperies, marchés aux puces et surplus militaires pour en faire un dressing décalé qui brouille les pistes du genre. Ainsi, la collection automne/hiver 2015 décline pulls et pantalons de sapeur-pompier retravaillés, trenchs, long parka moutonné, robes à traine, hoodies et jogging mixé avec du cuir de blouson de motard… Le tout joue avec les volumes (oversize) et les superpositions. Ici pas de total look mais des pièces pouvant vivre indépendamment et dégageant leur propre ADN déjà très reconnaissable. « L’idée est de créer sans thème saisonnier pour ne pas contraindre notre inspiration », souligne Demna Gvasalia. Outre le recyclage de pièces, la marque est très à cheval sur le Sourcing (le jersey vient du Portugal, la maille d’Italie et les smockings sont cousus dans de petits ateliers parisiens). Le concept a beau être branché et privilégier le recyclage, le collectif accorde aussi un grand soin à la fabrication et aux détails. En boutiques, les prix sont donc comparables à ceux des enseignes de luxe (à partir de 245 euros pour un tee-shirt et jusqu’à 1245 euros pour le fameux bomber).
Une image underground
Côté image, pas de tops connus ou de visages lisses. Vêtements aime les « vrais » gens. Ainsi, lors du dernier défilé, c’est la styliste du show en personne, Lotta Volkova, qui ouvre l’évènement. Les people et journalistes habitués du monde de la nuit auront également reconnus les visages de DJettes, organisatrices de soirées, barmaids et autres noctambules originales. Le tout se déroule dans une boîte gay du Marais, Le Dépôt, et ne figurait pas dans le calendrier officiel des défilés. Ce qui n’a pas empêché, bien au contraire, le Tout Paris de la mode de se presser à ce rendez-vous original. Ainsi aux côtés de grandes signatures (Virginie Mouzat, Loïc Prigent ou Mark Holgate du Vogue US), les people étaient au rendez-vous comme Jared Leto et Kanye West qui a déjà craqué en achetant de nombreuses pièces pour son épouse Kim Kardashian. En faisant fusionner luxe et culture underground, Vêtements se positionne sur un créneau branché qui a déjà séduit quelques boutiques triées sur le volet. Parmi celles-ci, on compte entre autres Susan (San Francisco), Joseph (Londres), Blake (Chicago), Joyce (Hong Kong) et Antonioli (Milan). On attend avec impatience le prochain défilé en septembre prochain pour voir ce que le collectif nous a concocté en matière d’originalité !
PHOTOS : Vêtements, collection F/W 2015-2016