Caroline Ida Ours : mannequin, sexagénaire et militante
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Paris - Caroline Ida Ours est devenue blogueuse et mannequin à l’approche de la soixantaine. Aujourd’hui, cette femme à la longue chevelure argentée défile et pose pour des marques de lingerie française pour rendre “visibles” les femmes de plus de 50 ans.
Son image en train de faire de la musculation attire l’oeil dans le film-évènement de Promincor-Lingerie française, qui réunit les plus grandes marques. Sa photo en soutien-gorge pour la dernière campagne de Darjeeling provoque un torrent de commentaires, enthousiastes ou haineux. “Je n’ai vraiment pas le physique que pourraient demander les maisons de lingerie”, sourit Caroline Ida Ours, 61 ans, qui s’est lancée dans les castings il y a trois ans avec son côté “de mannequin d’à côté”. Son succès depuis ne cesse de croître.
“La cellulite, mon gras du ventre, des bourrelets dans le dos, je montre tout sans problème, on prend des risques forcément, il y a surtout des femmes qui sont méchantes”, raconte celle qui se définit comme “sexygénaire”. Sa fille et son fils ont mis du temps à accepter, mais sont désormais “hyper fiers” de ses activités mode ou de son blog où elle donne des conseils de maquillage, de stylisme ou de bien-être, mais parle aussi de ménopause et de ses amours avec un homme de 20 ans son cadet.
Le blog a donné lieu à un livre, “Génération silver. Sans tabous ni limites”, sorti en avril aux éditions Kiwi. “Les jeunes femmes disent +merci, on n’a pas peur de vieillir grâce à toi+. Les commentaires méchants ne me blessent pas, cela me met en colère”, dit Caroline Ida Ours qui regrette le manque de “sororité”.
Montrer ses défauts
La vie de Caroline qui avait travaillé dans une entreprise familiale d’articles de sports puis comme assistante commerciale a pris un virage à 57 ans lors qu’elle a eu une rupture d’anévrisme et a “failli (y) passer”. “Quand je me suis réveillée du coma, je me suis dit stop, ça ne va plus, il faut que je fasse quelque chose pour moi”. Viennent, après le blog, les séances de photos pour la marque de lingerie Maison Louve, les défilés au salon de lingerie et le soutien au mouvement “body positive”.
Elle participe de nouveau dimanche au Trocadéro au défilé des rondes et autres mannequins atypiques, lancé il y a trois ans. Ce mouvement a pris de l’ampleur, se félicite sa fondatrice Georgia Stein, hôtesse de l’air. “Je voulais m’arrêter au premier défilé en 2018 (…) Mais aujourd’hui, je milite non seulement pour le body positive, mais aussi pour le syndrome des ovaires polykystiques (qui l’a fait passer de la taille 36 à 44). C’est ce que j’ai et on n’en parle jamais”.
De nouvelles marques s’associent à ce mouvement et la diversité dans les publicités, notamment de lingerie, est désormais incontournable. “Il y a de plus en plus d’influenceuses qui osent en parler, montrer leurs défauts, sans Photoshop. Les marques ont enfin réagi, il y de la récupération marketing bien sûr, mais tant mieux!”.
Merci Mme Macron !
“Petit à petit, je me suis demandée où étaient les femmes de plus de 50 ans ? Je ne les voyais pas. Dans les magazines, on n’est pas représentées, dans le cinéma il y a quelques actrices - toujours les mêmes”, dit Caroline Ida Ours.
Les publicités pour cette tranche d’âge tournent autour du ménage et des problèmes de santé, s’insurge-t-elle. “Je me suis dit ‘il faut faire quelque chose’ pour casser cette invisibilité. Mon combat a commencé comme ça”. “La société n’accepte pas la vieillesse, mais depuis le Covid, on parle de nos vieux. La société a commencé à ouvrir les yeux sur la génération senior”. Et “merci à M. Macron d’avoir une femme qui a 20 ans de plus que lui (…) La France est très en avance, pour une fois !”. (AFP)
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