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Felicity Hayward, l'influenceuse qui veut des rondeurs dans les défilés de mode

By AFP

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La mannequin et influenceuse Felicity Hayward. Credits: ADRIAN DENNIS / AFP

Londres - Felicity Hayward ne ratera aucun défilé de la Fashion week de Londres, qui démarre vendredi : elle va observer chaque mannequin et compter sur les podiums le nombre de femmes rondes. Car pour cette influenceuse, si fière de ses formes, la beauté n'a simplement pas de taille.

Ses débuts dans la mode remontent à 2012, quand, à sa plus grande surprise, elle a été repérée à Londres par un photographe connu. Mannequin en taille XXL, elle a multiplié les campagnes de pub, mais s'est aussi fait connaître pour ses prises de position sur la représentation des femmes dans la mode.

Sur les réseaux sociaux, ses hashtags #selflovebringsbeauty (l'amour de soi apporte la beauté) et plus récemment, #includingthecurves (inclure les rondeurs) ont cartonné. Sans oublier son livre, au titre explicite, sorti en 2022 : "Mes fesses ont-elles l'air grosses là-dedans ?" ("Does my butt look big in this: A body positivity manifesto"), avec en couverture, une photo d'elle dans une robe léopard moulante.

Felicity Hayward, qui a grandi dans un village dans l'est de l'Angleterre, avait commencé comme enseignante, avec des enfants autistes, loin donc du milieu de la mode. Le soir, elle travaillait dans un bar pour gagner plus d'argent.

C'est là que le photographe Miles Aldridge, qui cherchait une femme blonde et ronde, l'a abordée. Elle n'en revenait pas : elle avait étudié son travail à l'université.

Le shooting a duré 20 heures. "Une fois publié, c'est devenu viral. Ce photographe n'avait jamais travaillé avec une mannequin grande taille, au contraire, il travaillait avec des femmes très très minces". Et tout s'est emballé. Une agence de mannequin a contacté Felicity Hayward. "Je pensais que c'était une blague !", dit-elle. "J'étais tout à coup à un endroit où les filles comme moi n'avaient pas vraiment leur place".

En juillet 2013, le Vogue britannique a publié un article sur elle intitulé "Le retour de la bombe". Elle a fait des campagnes de pub pour la marque de cosmétique Mac, pour The Body Shop, des couvertures de Glamour, ID etc.

Les Kardashian "toxiques"

Désormais, à 35 ans, elle se dit surtout influenceuse. À ce titre, elle était invitée à de nombreux défilés, jusqu'à ce qu'elle décide de boycotter en 2019 la Fashion week de Londres.

"J'étais placée au premier rang. Je donnais ainsi une exposition médiatique à ces marques", raconte-t-elle. Souvent, les créateurs habillent les célébrités qui viennent à leur défilé. "Mais ils ne fabriquaient pas ma taille. Alors j'ai commencé à me dire : 'Si vous ne faites pas ma taille, pourquoi devrais-je vous soutenir ?' "

Désormais, elle ne se rend physiquement qu'aux défilés de marques proposant des vêtements à sa taille, soit du 46 ou 48 en taille française. Les autres, elle les suit sur internet. Elle regarde également les défilés de New York, Milan et Paris, soit des centaines de shows. Et elle fait le décompte des mannequins "plus size", grande taille.

Habituellement, c'est New York qui a la meilleure place du classement. Mais en février, Felicity n'y a repéré que 31 mannequins grande taille, contre 49 en septembre 2022, sur un total d'environ 3.000 selon ses estimations. A Londres, en février, 71 mannequins "plus size" ont défilé, contre 45 à la précédente saison.

À Paris, elle a vu en février 40 femmes avec des formes. Elle veut que la mode soit "plus inclusive" : "La mode est basée sur les tendances. Les corps ne le sont pas". Mais la situation "est bien meilleure qu'il y a dix ans", quand elle a commencé, se félicite-t-elle. La tendance "body positivity" s'est imposée, même s'il y a, regrette-t-elle, "le revers de la médaille".

Elle cite les marques qui vont défiler un ou deux mannequins grande taille, sans toutefois proposer des habits au-delà du 42. "C'est un peu trop facile", critique-t-elle.

Surtout, Felicity Hayward s'attaque aux Kardashian. Ces stars de la téléréalité, avec "leurs fesses énormes, leur taille minuscule, leurs lèvres gonflées" ont créé selon elle "un faux narratif" sur le corps des femmes, en affirmant que c'était naturel. Elles ont fortement contribué, critique-t-elle, à rendre "les corps avec des formes tendance, mais d'une manière très toxique". (AFP)

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