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Armand Ventilo: clap de fin?

By Céline Vautard

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Liquidée en avril dernier, le nom de la marque de mode a été repris par les Filatures du Lion qui possèdent l’enseigne Majestic Filatures. Cette dernière récupère les emplacements Ventilo. La fin d’une histoire ?

Les fidèles clientes de la griffe ont du mal à y croire. Armand Ventilo s’apprête à disparaître du paysage de la mode française. Les boutiques liquidant actuellement tous les stocks et vendant même mobilier et décoration des lieux. « Prochainement ici, ce sera une boutique Majestic Filatures », s’attriste l’une des vendeuses de l’ancien flagship et showroom Ventilo rue du Louvre à Paris.

De fait, placée en redressement judiciaire au début de l'année 2015 et faute d'embellie, le tribunal de commerce avait tranché début 2016 pour une reprise partielle des actifs de Ventilo par les propriétaires de la marque de maille haut de gamme Majestic Filatures. Une autre possibilité aurait pu se dessiner menée par les fondateurs eux-mêmes, les frères Armand et Jacques Bouaziz, épaulés par les frères Bensimon, qui avaient fait appel de la décision, mais la demande avait été rejetée. Ventilo est alors liquidée en avril dernier.

Pionnier de la mode ethnique chic

Ventilo, c’est une histoire qui commence en 1972 sous l’impulsion des frères Armand et Jacques Bouaziz. Ensemble, ils fondent une marque de prêt-à-porter haut de gamme pour une femme « libre, joyeuse et passionnée ». Au cœur des collections, les influences et inspirations sont multiples : ethnique, rock ou poétique mariées à des matières nobles, naturelles, douces et luxueuses. Beaucoup de soie, de broderies mais aussi de la couleur, soit un savant mélange pour créer un vestiaire élégant, unique mais toujours intemporel avec un grand souci du détail.

Blouses folkloriques, jupons longs, vestes ajustées aux détails contrastants, jeans customisés, foulards et sacs aux finitions raffinées, l’univers Ventilo c’est l’anti morosité garanti. L’âme de chineur d’Armand et Jacques les pousse chaque saison à revisiter des époques cultes et à imaginer des imprimés exclusifs.

Pourtant, après plus de 40 ans au zénith, la marque se cherchait un second souffle depuis 2010 avec un chiffre d’affaires en baisse régulière (-15,11 pour cent entre 2013 et 2014 selon le site societe.com). Pour séduire de nouvelles clientes, elle fait même appel à partir de juin 2013 à Stevens Hamon. Formé à la Central Saint Martins School, le jeune talent a fait ses classes en tant que womenswear designer chez Lanvin aux côtés d’Alber Elbaz puis chez Marc Jacobs durant 7 ans.

Un avenir en sommeil

En 2016, place à un tout autre programme. Ventilo liquide ses stocks et verra prochainement plusieurs de ses enseignes passer sous pavillon Majestic Filatures. Sur les 12 magasins repris aux actifs (à Paris, en province et à l'étranger), quatre unités parisiennes (Louvre, Madeleine, rue de Saine et rue Bonaparte), puis probablement celles de Luxembourg et Londres, seront transformés d’ici la fin de l’année.

Pour autant, chez les Filatures du Lion (30 millions d'euros de chiffre d'affaires), on parle seulement à l’heure actuelle de pause. « Le temps de trouver la bonne personne pour relancer Ventilo », affirme Roland Chelly, président de la société. L’objectif affiché est donc de partir à la recherche d'un créatif pour donner un nouveau visage à la marque. Armand Ventilo pourrait alors reprendre du service lui qui fut précurseur du concept store avec le magasin de la rue du Louvre et proposait à ses clientes une expérience unique mariant mode, lectures, exposition et salon de thé.

Photos: Collection Ventilo ©Joseph Melin – Ventilo Collection P/E 2015 – Boutique Ventilo rue du Louvre à Paris.

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