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D’anciens collaborateurs de Beyoncé et Jay-Z lancent une plateforme de seconde main

By Jackie Mallon

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Retail |Interview

Galaxy

Lancée à la fin de l'année 2021, Galaxy, une marketplace pour la mode vintage et de seconde main, vient d’obtenir 7 millions de dollars de financements provenant de Floodgate, Yellow Accelerator (Snap Inc), Banana Capital (Turner Novack), Homebrew ou encore RGH Capital. FashionUnited s’est entretenu avec les co-fondateurs Danny Quick, ancien chef de produit pour Beyoncé, et Nathan McCartney, ancien vice-président des activités commerciales pour le label Roc Nation de Jay-Z. Nous leur avons demandé comment leurs expériences avec le couple de stars ont influencé leur entrée dans l'industrie de la mode et pourquoi ils misent sur la revente.

« Beyoncé est non seulement une experte en storytelling, mais elle sait comment s’inspirer des émotions de centaines de millions de personnes. C’est une opportunité incroyable d’apprendre directement d’elle en tant que PDG », déclare Quick. « Nous avons essayé d'adopter une approche similaire dans notre façon de communiquer avec nos clients, et d’intégrer nos produits dans leur vie de tous les jours. »

Selon Nathan McCartney, « la beauté de Roc Nation, et regarder quelqu'un comme Jay Z, et même les gens qui travaillent autour de lui, est de voir à quel point ils sont experts dans la construction de la marque, d’une une vision globale, et leur lucidité sur les étapes à franchir pour y arriver. Ils sont toujours tournés vers l'avenir et ne célèbrent jamais la victoire d’hier. »

Cette connexion émotionnelle et cette ambition visionnaire sont à la base du modèle commercial de Galaxy. Danny Quick, qui dit avoir toujours consommé la mode de seconde main - « Depop, eBay, Grailed, constituent essentiellement ma garde-robe » - voit une corrélation directe entre la façon dont le couple de musiciens conserve son niveau de popularité et la façon dont la mode de seconde main devrait s'engager auprès des consommateurs. Il explique : « La manière dont Jay-Z et Beyoncé s'adressent à leurs fans et la manière dont ils arrivent à monétiser et construire leurs marques à partir de rien est une inspiration pour tout écosystème créatif. Nous avons appris beaucoup de l’intersection du divertissement et de la technologie, et nous avons appliqué ces leçons à Galaxy. »

Comment Galaxy tire son épingle du jeu

McCartney a passé des années à « bidouiller la nuit et les week-ends » pour chercher des solutions aux problèmes qu’il se pose. Aux côtés du troisième cofondateur de Galaxy, Brandon Brisbon (ancien ingénieur principal chez Charles Schwab), Quick et McCartney ont identifié un défaut majeur dans le modèle économique de leurs concurrents du secteur de la revente : le manque de découverte. « Si vous regardez les grands acteurs de l'occasion, Depop, eBay, Poshmark, 90 pour cent des ventes sur ces plateformes commencent par un mot-clé entré par l’utilisateur dans la barre de recherche », explique Quick. « Le processus de découverte incombe ainsi en grande partie à l’utilisateur, et c’est un réel fardeau. » Le trio voit cela comme un blocage majeur empêchant les consommateurs de faire la transition vers une mode de seconde main et un modèle durable. Quick mentionne une tendance TikTok par laquelle les utilisateurs fournissent des termes de recherche pour aider les acheteurs à dénicher les meilleurs articles de seconde main. Grâce à un mélange d'apprentissage automatique et de recherche personnalisée, Galaxy vise à aider les consommateurs à découvrir des articles et des tenues qu'ils n'auraient peut-être jamais trouvés autrement.

Les vendeurs sur Galaxy, qu'ils soient « des entrepreneurs du dimanche ou propriétaires de magasins », peuvent bénéficier de la technologie pour établir des relations plus pérennes avec leurs clients et les aider à constituer leur garde-robe à l’image de stylistes personnels. « Notre réseau de vendeurs en peine expansion aux États-Unis utilise notre application comme le centre névralgique de leur activité », explique Quick, « Notre objectif est de leur permettre de fidéliser leur clients et de favoriser la répétition des achats en utilisant les données - le nerf de la guerre pour les autres plateformes de revente. Lorsque vous êtes vendeur, vous comptez sur l’arrivée de nouveaux clients pour développer votre activité, car vous n'avez pas les outils pour vous dire si un client a déjà acheté auparavant. »

Tous les visiteurs du site sont invités à créer un profil personnalisé, ce qui, selon Galaxy, est important tant la mode est un sujet personnel et chaque article en vente est unique. « Cela nous place à l'opposé des autres entreprises du secteur du shopping personnalisé, telles que Stitch Fix ou Amazon, qui s'appuient sur un inventaire de produits traditionnel où toutes les tailles et toutes les couleurs sont disponibles dans tous les modèles », explique Quick. « Tous les outils existants s'appuient sur le filtrage collaboratif, une approche qui existe depuis longtemps et qui examine essentiellement les goûts des utilisateurs et ce que les personnes aux centres d’intérêts similaires ont déjà aimé ou acheté. » Galaxy considère qu'il s'agit là d'un facteur limitant la personnalisation de l'expérience d’achat et a ainsi fondé son approche sur ce que ses fondateurs appellent les « données explicites ». Ces données concernent ce que voit l’utilisateur, comment il interagit avec le produit, ce qui génère des informations menant à des recommandations plus précises. « Nous visons à construire quelque chose de très engageant, de divertissant, et qui au final n’aura pas fait perdre de temps à l’utilisateur. »

La priorité de Galaxy est de proposer des produits à un prix accessible pour les clients qui souhaitent rafraîchir leur garde-robe plusieurs fois par an, mais de manière écologique. Permettre aux vendeurs d'interagir directement avec leurs adeptes, comme Beyoncé et Jay-Z le font avec leurs fans, crée un sentiment de communauté qui rend l'expérience plus enrichissante.

Galaxy

Une nouvelle génération d’entrepreneurs de mode

D'après le communiqué de presse, Galaxy bouleverse le paysage industriel en créant une expérience d'achat véritablement sociale et divertissante, axée sur la mode durable. En effet, les références atypiques des fondateurs en matière de mode pourraient bien être ce dont l'industrie a besoin.

Quick a commencé sa carrière en dirigeant une agence de crowdfunding pour aider les membres de l'industrie musicale à lever des fonds, en créant des outils SMS pour mieux gérer les campagnes. Dès cette époque, il reconnaissait l'importance d'établir un lien émotionnel avec les fans. Lorsqu'il a rejoint la petite équipe de la société de Beyoncé, Parkwood, son rôle consistait à s'occuper de tout ce qui touchait à Internet, de la participation de la chanteuse à Coachella jusqu’au lancement de sa marque Ivy Park.

McCartney, qui comme la plupart des étudiants au début des années 2000 téléchargeait illégalement de la musique, a été épinglé par Rocawear Records, la société de Jay-Z, pour contrebande. Néanmoins enthousiaste d'être en contact avec son idole, McCartney a proposé de se rendre à New York pour lui montrer ce qu'il savait faire, et il s'est vu offrir un emploi. « Je travaillais sur tout ce qui touchait à Internet, que ce soit des films, de la musique, de la mode, y compris des lignes de vêtements comme Rocawear et Rachel Roy. » Passé chez Verizon, il y a fait croître l’activité jusqu'à 350 millions de dollars par an, puis, lorsque le modèle économique a changé, a travaillé sur des accords avec Spotify, a co-fondé Superphone, où il a rencontré Brisbon et Quick, avant de retourner finalement chez Roc Nation, la société de Jay-Z, en tant que vice-président senior des activités commerciales. Quick et McCartney représentent tous deux une nouvelle génération d'entrepreneurs de mode qui ne suivent pas les règles du jeu.

Leur approche peu conventionnelle est évidente, même dans leurs inspirations : « Nous pensons que l’approche d'Airbnb est comparable à la notre », déclare McCartney. « Ils ont fait un travail incroyable en prenant une offre qui était historiquement hors ligne, l'immobilier, et en permettant aux entrepreneurs de la transposer en ligne et de créer des entreprises. 99 pour cent des vêtements revendables aux États-Unis sont hors ligne, et notre objectif est de débloquer ce nouveau segment de l'économie tout en donnant des moyens aux nouveaux entrepreneurs. » McCartney ajoute : « La mode est arrivée à ce point d'inflexion car elle se démocratise et n’est plus dictée par les grands conglomérats. Aujourd’hui, de plus en plus, les créateurs vendent et vous parlent directement. » Un modèle qui a encore de beaux jours devant lui.

Cet article a initialement été publié sur FashionUnited.com. Il a été traduit et édité en français par Maxime Der Nahabédian.

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