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E.Leclerc veut investir « des milliards » pour devenir un géant d’Internet

By Herve Dewintre

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Michel-Edouard Leclerc fait sonner ses racines bretonnes lorsqu’il indique, pince sans rire : « Internet est une révolution pour les provinciaux que nous sommes ». Mais en réalité, pour le pdg de l’enseigne de grande distribution, Internet est déjà une réalité sonnante et trébuchante qui rapporte 2 milliards d’euros de chiffres d’affaires par an au groupe qui porte son nom.

Certes, par rapport au 44 milliards de chiffre d’affaire annuel du groupe, le pourcentage réalisé via le numérique reste minoritaire, mais les choses risquent de changer très rapidement puisque le PDG de l’enseigne a confirmé ce matin sur BFMTV vouloir « investir des milliards » sur le net.

Concrètement, le premier grand pas vers le numérique se manifestera par un investissement d’un milliard sur trois ans. Avec à la clef, la création de 10000 emplois. Des créations « nettes » puisque « "Ce ne sera pas forcément les emplois qu'on avait avant".

Devenir le concurrent d’Amazon

Ces investissements massifs vers le net émanent d’une vision de Michel-Edouard Leclerc qui a fait le constat suivant : « "Nos enfants vont aller d'abord sur internet pour chercher les marques et, à partir de là, ils vont regarder où elles sont. Il faut donc construire un grand portail internet. Dans cinq ans, notre concurrent sera Amazon ». C’est à dire non pas un simple acteur, mais un géant d’internet. Il avait déjà révéler au figaro en février dernier qu’il envisageait prochainement de «"s'appuyer sur les drives, qui sont les points de retrait des commandes passées sur internet" pour s’imposer comme le premier distributeur en France devant Carrefour.

Le PDG a donné quelques chiffres, à défaut de préciser où seront basés les nouveaux postes créés : "il faut entre 5 et 30 millions d'euros pour ouvrir un hypermarché de taille moyenne" et pour ouvrir "un portail internet et aller au-devant de 60 millions de consommateurs, il faut entre 20 et 30 millions d'euros par an d'investissements, puis 500-600 millions d'euros par an en logistique". La condition sine qua non pour augmenter de façon substantielle le chiffre d’affaires sur internet du groupe.

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