Émeutes : "coup d'arrêt brutal" pour les soldes, selon l'Alliance du Commerce
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Paris - Les émeutes liées à la mort de Nahel M. "ont mis un coup d'arrêt brutal à l'activité des soldes" pour les grandes enseignes, passées de +8 pour cent de chiffre d'affaires mercredi à +4,1 pour cent sur les cinq premiers jours par rapport à 2022, a regretté mardi l'Alliance du Commerce.
Vandalisme et "fermetures par anticipation" des commerces ont stoppé le bon démarrage des soldes, "témoignant d'une attente forte des clients pour des prix attractifs dans une période d'inflation", a encore déploré l'Alliance du Commerce.
Cette dernière, qui regroupe grands magasins et enseignes de l'habillement et de la chaussure, représente 27.000 magasins et s'appuie sur un panel d'adhérents pour établir des données. La région parisienne "enregistre les plus mauvais résultats", avec une baisse globale de -2 pour cent du chiffre d'affaires sur cette première partie des soldes (qui durent du 28 juin au 25 juillet).
De grands centres commerciaux ont été particulièrement touchés, tels Rosny 2 en Seine-Saint-Denis (-31 pour cent) ou encore les Terrasses du Port à Marseille (-17 pour cent), note le panel.
Cette chute d'activité se ressent également sur les sites touristiques comme les Champs-Élysées (-17,4 pour cent). "Au minimum, 25 pour cent du chiffre d'affaires des soldes est réalisée durant les 5 premiers jours", a chiffré l'Alliance du Commerce.
Yohann Petiot, son directeur général, avait déclaré lundi à l'AFP souhaiter la prolongation de cette période de déstockage strictement encadrée. Cette prolongation est une "éventualité", a avancé mardi Olivia Grégoire, la ministre déléguée au Commerce et aux PME, en marge d'un déplacement en Essonne à la rencontre de commerçants sinistrés.
Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l'habillement (FNH) qui rassemble les détaillants indépendants, a lui aussi affirmé que les soldes "avaient bien démarré" avant les violences. À Marseille, certains magasins "n'ont connu qu'un seul jour de soldes", avant de subir des dommages ne leur permettant pas de poursuivre leur activité, constate-t-il.
Le professionnel craint également que la baisse d'activité touristique n'ait un impact différé, "à partir du 14 juillet", sur les magasins de mode, "la part touristique de la clientèle en centre-ville avoisinant les 40 pour cent pendant l'été", selon lui.
L'État a ouvert la porte mardi à des annulations de cotisations sociales ou fiscales pour les entreprises touchées par les émeutes mais compte surtout sur les assureurs. Un appel entendu par France Assureurs qui a demandé à ses membres de "réduire" les franchises pour les "petits commerçants indépendants les plus durement touchés". (AFP)