"Gilets jaunes": "cri d'alarme" des commerçants bordelais
loading...
"On vous demande de cesser", "on est dos au mur": les commerçants bordelais ont lancé jeudi un "cri d'alarme" pour que les "gilets jaunes" ne bloquent plus le samedi le centre de Bordeaux, afin de sauver leurs commerces avec les soldes et d'éviter la fermeture de ceux qui n'ont pas de trésorerie.
"Nous sommes là pour pousser ce cri d'alarme (...) Ce qu'il faut, c'est autre chose que de bloquer Bordeaux", a déclaré lors d'une conférence de presse Christian Baulme, président de la Ronde des quartiers qui regroupe 1.200 commerces sur quelque 5.000 que compte la ville.
"En matière de mode, le premier samedi des soldes est le plus gros samedi de l'année: nous avons besoin de ces soldes", a-t-il ajouté, soulignant que "le premier jour des soldes a été moyen, mais ça fait déjà un mois qu'on a des promos".
En novembre et décembre, il y a eu une baisse de fréquentation de 20 pourcent en ville et de 40 pourcent le samedi, "la baisse moyenne du chiffre d'affaires est de -25 pourcent sur la ville, le samedi pour certaines enseignes, on a eu des -50 pourcent. C'est tout juste impossible de survivre dans ces conditions là", a-t-il estimé.
Pour Sandy Hébert, qui a un magasin de chaussures, accessoires et bijoux: "un gros espoir est fondé sur les soldes. J'étais à -40 pourcent de CA fin décembre, les soldes vont payer les factures de la saison d'hiver".
"Psychologiquement, c'est dur. Je ne me paye pas. On essaye au maximum de faire tourner la boutique. C'est compliqué de se dire qu'en huit semaines, tout ce pour quoi on s'est battu depuis (l'ouverture il y a) quatre ans, tout ça s'écroule", a poursuivi la jeune femme.
Les commerçants ont prédit des fermeture dès fin janvier. "10 pourcent des commerces de Bordeaux vont disparaître", selon M. Baulme, les plus récents qui n'ont pas encore de trésorerie pour payer les loyers, crédits, fournisseurs...
Ils demandent que les manifestations n'aient plus lieu dans le centre-ville de Bordeaux. "Les commerçants sont tolérants sur le fond des revendications mais sur la forme, ça devient vraiment une misère", a souligné Jérôme Bianchi, président de l'association des commerçants du cours d'Alsace Lorraine, théâtre plusieurs fois de violences.
La manifestation de samedi dernier a encore réuni quelque 4.600 "gilets jaunes" et a été émaillée, comme toutes les précédentes, de violences. Il y a eu une baisse de fréquentation des commerces de 18 pourcent, selon M. Baulme.