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Le Bon Marché présente ses nouveaux salons particuliers : une ôde à la personnalisation

By Herve Dewintre

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Retail

Quelles sont les qualités d’un grand magasin de luxe aujourd’hui ? Le gigantisme ? Non. C’est même précisément l’inverse. Le prestige d’un grand magasin n’est plus comme au XIXeme siècle proportionnel à la grandeur du lieu. L’attrait d’un grand magasin s’exprime aujourd’hui par sa capacité à conjuguer richesse de l’offre ‘produits’ et personnalisation suprême de l’expérience client.

C’est du moins l’enseignement que l’on tire à la lecture de l’annonce par le Bon Marché (groupe LVMH) de l’inauguration de ses Salons Particuliers. Il s’agit, indique le dossier de presse du grand magasin, de « resserrer le lien qui l’unit à sa clientèle tant française qu’internationale. »

Ces salons particuliers se présentent sous la forme d’un écrin de 300 mètres carrés constitué de salons meublés de pièces de collections. Ces salons, ouverts à la lumière du jour, sont animés non pas par de simples vendeurs mais par des « personal shoppers » et des « stylistes » qui reçoivent sur rendez-vous. L’atmosphère se veut chaleureuse. Il s’agit de faire sentir à la clientèle qu’elle se trouve non pas dans un centre commercial titanesque et impersonnel mais dans l’ambiance feutrée d’un appartement pensé par un esthète. Le mot clé : la personnalisation.

« Temps et reflexion »

« Rien ne vaut l’œil d’un professionnel pour déceler la personnalité de chacun, pour composer sa silhouette idéale et choisir les tenues qui la sublimeront. Cette chasse subtile nécessite temps et réflexion » indique le communiqué. Comme un clin d’œil adressé à l’histoire du lieu, les larges baies vitrées illuminant les salons donnent sur le square ou s’élève une statue de Marguerite Boucicaut, fondatrice du grand magasin. Les lignes de l’Hôtel Lutetia, créé en 1910 à l’initiative du Bon Marché, prolonge l’horizon.

Ces salons sont situés au troisième étage du magasin. Ils occupent les bureaux historiques, parmi lesquels figure la pièce classée qu’occupait M. Boucicaut lui-même. Un bar et un vaste lounge rappellent que nous sommes ici pour passer un moment agréable, même lorsqu’il s’agit de patienter. Chaque salon, nommé selon son caractère particulier, s’ouvre sur une confortable cabine d’essayage. Des œuvres de Joana Vasconcelos, Marjane Satrapi, Chiharu Shiota, Léa Augereau, Eric Giriat, Atelier Morse, Martin Paar ou Vincent Fournier ponctuent l’espace.

Dans le detail, « Aristide », baptisée du prénom de M. Boucicaut, est une vaste pièce circulaire. Réhabilitée dans les règles de l’art par des Compagnons, elle conserve, intacte, toute son authenticité. Entièrement lambrissée d’acajou, surmontée de motifs années 30 dorés à la feuille, elle est éclairée de luminaires d’époque en verre gravé et en albâtre. La « Bibliothèque » recèle plus de 800 exemplaires du roman Au Bonheur des Dames. Émile Zola qui avait publié ce récit en 1883, s’était ostensiblement inspiré du Bon Marché pour décrire cette histoire qui chantait les louanges du nouveau commerce. Cette édition spéciale, réalisée exclusivement pour le magasin et éditée par Gallimard, est illustrée par l’artiste et designer graphique Vahram Muratyan. Le « Grand Salon », largement ouvert sur les arbres, mêle couleurs douces et lignes courbes avec un canapé Curvato des années 50 tapissé de rose tendre, une coiffeuse années 30 de Jacques Adnet, de multiples miroirs cernés de laiton. L’ambiance y est clairement féminine.

Expérience physique ou digital ? Les deux

Ce service sur-mesure utilise toutes les innovations technologiques permettant de rendre l’expérience d’achat agréable et décisive. Magasin physique ou digitale ? Les deux mon Capitaine. Les salons proposent en effet un écran-miroir connecté qui permet de juger sa silhouette. Des photos et des vidéos vous présentent revêtu des tenues essayées, de dos, de face, de profil, immobile ou déambulant dans la pièce. Les images sont conservées, un code personnel permet à chaque visiteur de les retrouver lors de son prochain passage. Le groupe LVMH qui annonce au même moment un nouvel investissement sur le site 24 Sèvres, rebaptisé pour l’occasion 24S, et qui investit en force le salon Vivatech, atteste une fois de plus sa remarquable aptitude à conjuguer charme de l’héritage et agrément de la modernité.

Crédits photos : Le Bon Marché, dr

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