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Le e-commerce détruit-il vraiment les emplois ?

By Herve Dewintre

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Retail

Karolina Grabowska, Pexels.

La vente en ligne non alimentaire aurait détruit 85 000 emplois en France en dix ans. Un verdict que conteste la fédération française du commerce en ligne.

Le plus grand plan social en cours en France. L’organisation Les Amis de la Terre ne mâche pas ses mots quitte à employer des formules à sensation. Il faut dire qu’un rapport publié cette semaine par l’ONG donne le tournis : selon ce rapport, le développement du commerce en ligne non alimentaire aurait détruit près de 85 000 emplois entre 2009 et 2019. L’ONG va même plus loin : non seulement le e-commerce détruit les emplois mais il favorise les emplois sous-payés.

« En pleine crise du pouvoir d’achat, en plus de détruire des emplois, la vente en ligne créé des emplois précaires en dessous du seuil de pauvreté », martèlent Les Amis de la Terre qui pointent également du doigt la prolifération des sites logistiques : «l’e-commerce va continuer à bétonner des champs pour construire des entrepôts plus grands que les plus grands centres commerciaux de France».

4 800 emplois détruits dans l’habillement

Le secteur de l’habillement serait particulièrement touché avec 4 800 emplois envolés en une décennie. « Pour chaque emploi créé dans une entreprise de la vente en ligne de 50 salariés et plus, près de deux ont été détruits dans les plus petites entreprises en 2019 », déplore l’ONG. « Jusqu’alors, la digitalisation des grandes enseignes de la vente physique générait des créations d’emploi, car la nouvelle activité en ligne s’ajoutait à l’activité en magasin existante. Maintenant que leur activité en ligne est développée, ces enseignes ferment leurs magasins et licencient leurs salariés pour faire face à la concurrence des grands acteurs de la vente en ligne », conclut Etienne Coubard, porte-parole des Amis de la Terre.

Les auteurs s’inquiètent également des conséquences liées aux années Covid qui ont permis au e-commerce de prendre une part de plus en plus conséquente dans les habitudes d’achats. Un bilan sinistre que refute La Fédération du commerce en ligne (FEVAD) en dénonçant la partialité du rapport et le parti pris de l’ONG accusée d’être opposée au e-commerce. La Fédération appuie cette contestation sur des chiffres : un emploi direct dans le e-commerce nécessite 1,2 emploi indirect supplémentaire pour la gestion de la logistique et des livraisons. Dans le commerce physique, un emploi ne s’accompagne que de 0,2 emploi indirect en logistique. Pour la Fevad, il y a une réelle caducité à s’interroger sur le bien fondé du e-commerce tant cette pratique est vouée à s’installer de plus en plus dans nos quotidiens. Dans tous les cas insiste la fédération, c’est dans le e-commerce que se créeront les emplois de demain.

FEVAD