Maison Rabih Kayrouz ouvre sa première boutique parisienne
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Oubliez ce que vous connaissez des créateurs libanais qui investissent Paris, avec leurs robes de princesses, leurs fourreaux de tapis rouge et leurs tenues de grand soir. Rabih Kayrouz, non seulement, n’a rien à voir avec ses confrères celebres – Elie Saab, Georges Hobeika, Zuhair Murad - mais il est aussi un cas à part au sein de la planète mode. Son vestiaire solaire, clair et juste, se situerait plutôt dans la lignée du grand Alaïa.
Son credo, c’est la jolie petite robe, fraiche, simple mais pas austère, ni monacale, qui va magnifier la femme sans la contraindre ni la vampiriser. Rabih Kayrouz vend du charme, de la grâce, et des vêtements qu’on aimera user et porter longtemps encore après les avoir acheté. Au fond, rien n’est plus difficile à faire que ces tenues-là. Il faut une force, une confiance et soi et la maturité des grands pour y parvenir. Rabih Kayrouz est de cette veine là.
Il est jeune pourtant. Né en 1973 au Liban, il est venu en France à 16 ans pour suivre les cours de l’école de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne. Son metier, il le perfectionna au sein des ateliers de Dior et de Chanel. Pendant onze années, il enchanta une clientèle privilégiée avec ses robes d’exception à Beyrouth puis revins dans notre capitale où il créa en 2009 sa propre marque de prêt-à-porter entièrement fabriquée en France.
Le succès fut immediat. Les acheteurs au rendez-vous. La présence de la marque au Bon Marché Rive Gauche mais aussi chez L’Eclaireur confirme l’éclat de ce créateur qui malgré le succès n’oublie pas Beyrouth où il a fondé avec Tala Hajjar la fondation Starch, une ONG qui aide les jeunes créateurs Libanais à se lancer.
Une expérience de couture ajustée aux codes d’un prêt-à-porter de luxe
Le créateur travaille dans sa maison de couture située 38, boulevard Raspail. C’est un vaste espace, très lumineux qui impressionne dès le premier regard par son volume singulier sur deux niveaux qu’éclairent une large verrière, ses murs blancs inondés de soleil, son atelier en contrebas qui forme un troisième niveau. Ce lieu est d’ailleurs chargé d’histoire puisque soixante ans auparavant se dressait là le mythqie “Petit Théâtre de Babylone” où se donna la première d’ « En attendant Godot » de Samuel Beckett.
C’est ici que tout ce fait. Il faut le voir durant les fittings, ajustant une ligne, rajoutant une poche, veillant à la praticité de ses vêtements, ne négligeant aucun des savoir-faire de la haute couture dans une robe qu’on utilisera au quotidien. C’est une rigueur pleine d’émotion, généreuse comme la grenade, son insigne ; une rigueur sans tics qui n’oppose pas savoir-faire et joie de vivre.
Cette Maison de couture ouvrira désormais ses portes au public. Le couturier a en effet décidé d’installer sa première boutique parisienne au cœur de son atelier pour faire vivre à ses clientes une expérience de couture ajustée aux codes d’un prêt-à-porter de luxe et de raffinement. La boutique ouvrira officiellement ses portes le 11 mai. Elle sera ouverte du lundi au samedi de 11 h à 19 h.
photo: atelier Rabih Kayrouz, 38 boulevard Raspail. Photo: Herve Dewintre