Météo, politique et Jeux olympiques ont bousculé les soldes d'été
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Incertitude politique, météo, préoccupations sur le pouvoir d'achat et Jeux olympiques: les soldes d'été s'achèvent mardi soir après quatre semaines agitées, mais globalement positives avec des ventes plus satisfaisantes en régions qu'à Paris.
Dans la capitale, "la météo fraîche et pluvieuse du printemps et du début de l'été a pesé sur les ventes", depuis le début de la saison et a fortiori pendant les soldes qui ont débuté le 26 juin, a indiqué la Chambre de commerce de d'industrie de Paris Île-de-France dans un communiqué mardi.
Le panier moyen des soldes y "est en baisse par rapport à l'été dernier pour 52% des commerçants", ajoute la Chambre, qui a sondé les professionnels entre le 8 et le 12 juillet avec l'aide du Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services d'Ile-de-France (CROCIS).
L'Alliance du commerce, qui représente des enseignes de grands magasins, d'habillement ou de chaussure, coréalise un panel d'une quarantaine d'enseignes représentatives du marché de l'habillement avec Retail Int.
Son directeur général Yohann Petiot distingue lui aussi les résultats à Paris, marqués par un "décrochage de la performance". Effet météo, mais aussi Jeux olympiques avec une baisse du nombre de touristes et des "difficultés de circulation".
En revanche, à l'échelle nationale, la tendance est "globalement positive" après les trois premières semaines, avec un "démarrage poussif mais une une bonne dynamique ensuite grâce à une météo plus favorable".
Si les ventes lors des trois premières semaines de soldes ont reculé de 3% à Paris, elles sont en croissance de 5,7% par rapport à la même période 2023 en moyenne nationale, selon le panel de l'Alliance du commerce. "Les performances se sont améliorées de semaine en semaine", commente Yohann Petiot, qui s'attend à ce que la dernière semaine de soldes s'inscrive dans la même dynamique.
Chez Tradition des Vosges, une boutique de linge de maison du centre de Strasbourg, Stéphanie, 47 ans, tire un bilan positif des soldes, malgré un trou pendant les élections législatives anticipées. "On a vraiment senti dans tout le quartier qu'il n'y avait pas de motivation d'achat" pendant cette période de forte incertitude politique, moment généralement peu porteur pour la consommation.
"Personne ne se laissait aller"
"Les gens disaient +Je réfléchis, on n'est pas sûrs...+ Il n'y avait pas de coup de coeur, personne ne se laissait aller", a-t-elle observé. Mais une fois le deuxième tour passé, "on a eu plus 30% de fréquentation" par rapport à la semaine précédente.
Arlette Mary, une retraitée du secteur de la finance rencontrée dans le centre commercial strasbourgeois des Halles, confirme avoir "clairement" attendu que le deuxième tour soit passé pour aller faire les soldes, principalement du prêt-à-porter et des produits de maison, pour près de 600 euros: "on avait autre chose dans la tête".
Chez Jules, un magasin de prêt-à-porter pour homme, Ryan Mack, un vendeur de 22 ans, témoigne de soldes "très très calmes". Le secteur de l'habillement "a pris un gros coup" depuis le Covid et l'habitude d'acheter en ligne, a fortiori avec la hausse des prix, selon le jeune homme. "Les gens qui pouvaient se permettre de faire du shopping pendant les soldes, aujourd'hui, s'ils ont une famille, ils ne peuvent plus".
Même si l'inflation a beaucoup ralenti et que certaines références notamment dans l'alimentaire ont vu leurs prix baisser, le pouvoir d'achat reste une préoccupation majeure. L'habillement, dépense souvent jugée moins prioritaire que l'alimentation ou l'énergie, peut en pâtir.
Mais cela peut aussi dynamiser la période de soldes, car "les Français sont à la recherche du bon prix et de la bonne affaire", nuance Yohann Petiot.
Chez Waterdrop, une start-up autrichienne qui vend des pastilles d'hydratation à Strasbourg, les soldes se sont "très bien passés", assure une vendeuse de 31 ans ne souhaitant pas donner son nom. Avec un chiffre d'affaires qui s'annonce en hausse de 10% sur le mois, elle dit avoir eu moins de clients mais qui dépensent plus.(AFP)