Pourquoi le recommerce pourrait devenir la nouvelle révolution dans le commerce de détail
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L'excès de stocks n'est pas un problème nouveau. Mais pour les détaillants, trouver des solutions d’écoulement de leurs stocks pour les collections de la saison printemps - été 2020 est désormais devenu une priorité absolue. Ce problème, autrefois géré rétroactivement en comptabilité, revêt aujourd'hui une importance cruciale dans les chaînes d'approvisionnement du commerce de détail. Le coronavirus a donné à l'industrie de la mode l'occasion unique de revoir entièrement ses chaînes de valeur de manière plus durable, plus efficace et plus résistante aux chocs.
Durant la pandémie, les détaillants ont dû également reporter des stocks et annuler des commandes. L’une des stratégies les plus répandues consiste à opter pour des réductions d’ordre exceptionnel afin de compenser les ventes perdues. Bien que cela puisse générer quelques revenus à court terme, ces rabais importants finissent inévitablement par affaiblir le prestige de la marque. L'inventaire des invendus comprend également les retours de commandes faites en ligne. Les retours devraient augmenter à mesure que les marques investissent dans des plateformes en ligne et que de nouveaux confinements se profilent à l'horizon. Une gestion efficace des retours, y compris la vente de produits suite à des erreurs d'inventaire, sera un investissement essentiel afin de réduire les coûts, gagner du temps et fidéliser les clients. Les marques vendent généralement à des revendeurs et à des détaillants à bas prix, mais cela peut entraîner un déversement des stocks sur les marchés principaux, cannibalisant ainsi les ventes.
Que deviennent les stocks excédentaires ?
Selon Raffy Kassardijan, PDG de Parker Lane Group, la question des stocks invendus est désormais une priorité. « La pandémie de Covid-19 a montré qu'à l'avenir, la sécurité des détaillants dépendra à la fois de solides plans d'urgence en matière d’invendus et de solutions alternatives au-delà des principaux marchés », a déclaré M. Kassardijan dans un courriel adressé à FashionUnited. Parker Lane Group, basé au Royaume-Uni, est spécialisé dans la gestion des marchandises retournées par les clients et travaille pour les marques Kiabi et Cache Cache. Fondé en 2010, Parker Lane Group aide les marques à gérer et à centraliser tous leurs problèmes d’inventaires.
Suite de services Retours+
Présente sur 60 marchés dans le monde entier, la société travaille actuellement avec 50 marques partenaires (dont NA-KD, Kiabi et Tendam Group). L'offre de Parker Lane Group regroupe la suite de services Retours+, dont la stratégie principale est de réorienter les stocks vers les marchés secondaires (vente en gros à des détaillants et des marchés indépendants). La suite comprend également des services de conseil à l'industrie, la gestion des retours et des sites de recyclage internes pour les articles ne pouvant pas être revendus.
Un magasin de vêtements propre à PLG, Rekochet, sera également lancé en décembre 2020. « Nous actualisons constamment notre offre de services afin de nous assurer que nous pouvons toujours obtenir les meilleurs prix pour nos partenaires », explique Aleksandra Banasik, directrice de l'exploitation chez Parker Lane Group. « Cela permet à nos partenaires de bénéficier de retours de plus de 30 pour cent de recettes sur les stocks invendus par rapport à un traitement indépendant », a-t-elle ajouté.
Le modèle Returns+ fut inspiré par les besoins des détaillants et conçu pour eux : les plateformes AI/ML internes de Parker Lane Group déterminent le canal de revente optimal pour chaque article. Les articles sont ensuite revendus sur des marchés où ils peuvent atteindre la valeur la plus élevée possible. Les données sur les performances sont également partagées avec les marques partenaires, ce qui leur permet d'évaluer régulièrement les performances de leurs produits sur les marchés approuvés.
Avec cette offre en place, le réacheminement des stocks excédentaires vers les marchés secondaires devient la solution la plus convaincante sur le plan commercial. Plutôt que de se battre pour des prix plus bas comme dans le modèle traditionnel d'achat et de vente, PLG travaille aux côtés des marques afin d’obtenir le prix le plus élevé possible.
Recommerce, consumérisme responsable et moins de recyclage
La stratégie de recyclage réussie de Parker Lane Group consiste à recycler moins de 1 pour cent des 3 millions d'unités traitées chaque mois (PLG ne recycle que les produits en fin de vie qui ne peuvent être revendus). Les marques considèrent souvent le recyclage et la RSE (responsabilité sociale des entreprises) comme synonymes, alors qu'il s'agit en fait de sujets différents. Par exemple, un vieux t-shirt ne peut pas être recyclé en un nouveau. Il peut être décomposé afin de fabriquer du rembourrage de siège ou tissé avec des fibres vierges pour fabriquer des produits partiellement recyclés. Outre le fait qu'il consomme beaucoup d'énergie et de ressources, le recyclage est également un service payant, ce qui entraîne des coûts supplémentaires pour les détaillants.
Le recommerce est également conforme aux tendances des consommateurs. Avant la pandémie, le public était devenu de plus en plus hostile aux modèles économiques pouvant entraîner un gaspillage. Le consumérisme responsable, combiné à l'arrêt des dépenses de détail cette année, a entraîné une forte demande de produits de détail dégriffés et à prix réduit, ainsi que de biens d'occasion. Les défis de la pandémie ne feront probablement que continuer. Les marques devront protéger leurs chaînes d'approvisionnement contre les chocs futurs, car d'autres épidémies pourraient se profiler à l'horizon. Parker Lane Group s'efforce de fournir une expertise industrielle et un ensemble de services dédiés afin d’aider les marques à résoudre des problèmes séculaires et à s'adapter aux nouveaux défis du monde actuel.
Photos: Parker Lane Group