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Creative campus : quand Instagram cajole ses influenceurs

By AFP

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Unsplash, Kate Torline

Paris - Envie de faire carrière comme influenceur et de taper dans l’œil d’une grande marque ? Instagram propose pour la première fois en France une formation pour ses utilisateurs les plus désireux d’en “faire leur métier”.

Conférences, rencontres avec des agences d’influenceurs ou “speed datings avec des marques” sont au programme du “creative campus”, qui s’est tenu jusqu’à dimanche à Paris. Couleurs chatoyantes, néons pastels, écrans tout azimut… : tout est pensé pour faire de l’ancienne caserne du Xème arrondissement un paradis “instagrammable”.

L’événement est consacré aux “personnes créatives” qui ont “envie d’apprendre et de connaître la plateforme”, explique Guillaume Thevenin, responsable des partenariats chez Instagram. Invitées ou sélectionnées après l’envoi d’un reel’ (une vidéo courte diffusée sur Instagram), ces influenceurs débutants peuvent ainsi perfectionner leurs échanges avec les médias ou apprendre à fabriquer des court-métrages.

Mais surtout, bénéficier de conseils pour tirer des revenus de leur production, en créant des partenariats avec des marques, “source principale de monétisation pour les influenceurs”. “On doit vendre un produit qu’on n’a pas ?”, s’interroge Wissam Malki, 25 ans, lors d’un atelier de “merchandising” (technique d’optimisation de vente). Ex-étudiante de droit, elle a pris “une année sabbatique” pour “développer son potentiel” et percer dans le mannequinat, via les réseaux sociaux, en se faisant repérer par des marques.

Un espoir nourri par la présence d’une vingtaine d’enseignes et organismes sur le campus, comme Coca-Cola, Pepsi, Aigle et L’Oréal. Présentes aux “speed datings”, ces marques expliquent leurs enjeux et sont attentives à l’émergence de nouveaux talents. “On aime beaucoup les gens créatifs”, sourit le représentant d’une grande marque, qui requiert l’anonymat. Les influenceurs permettent de parler “le bon langage” aux “audiences les plus jeunes”, explique-t-il, et d’assurer ainsi une meilleure visibilité de la publicité, car autrement “les gens zappent”.

“C’est beaucoup, beaucoup, de travail”

Certains petits prodiges, mis en avant par Instagram, comme Ahmet Furkan Kay, alias Fukay, 770 000 abonnés au compteur, réussissent même à vivre de ces partenariats. Tout sourire, le Belge de 24 ans propose des “pranks” et des “challenges” (canulars et défis) et réussit à en vivre depuis “un an, un an et demi”. S’il déclare aujourd’hui, dans un éclat de rire, gagner “entre un euro le mois et trois milliards”, il assure qu’il y a trois ans, à ses débuts, il ignorait “qu’il y avait un euro à prendre sur ces plateformes”. “Je n’avais pas le même discours il y a cinq ans”, renchérit William Carnimolla, 41 ans, ex-animateur de télévision sur M6, mannequin et styliste, présent sur le campus. “Mais maintenant, je pense qu’on peut créer quelque chose de A à Z avec Instagram et gagner de l’argent”, avance-t-il. Mais de prévenir : “c’est possible, mais c’est un vrai métier”.

“C’est beaucoup, beaucoup, de travail”, insiste d’ailleurs Sophie Tran, 29 ans, qui a fait fleurir son business “Lyon can do it” sur Instagram. Son compte, qui met en valeur des créateurs et des événements, lui a permis en quatre ans d’avoir “un corner aux Galeries Lafayettes” et de publier “un city guide”, s’enthousiasme-t-elle. Son parcours, comme celui d’Ahmet, suscite des vocations. Selon une étude YouGov commandée par Instagram et réalisée auprès de 1 010 jeunes en novembre 2021, plus de la moitié des 18-34 ans estiment que l’influence sur les réseaux est un métier d’avenir.

Mais la témérité ne suffit pas : il faut arriver à se démarquer et avoir une dose de chance. “Sur tous les gens qui sont présents aujourd’hui, il n’y en a peut-être que deux ou trois qui vont réussir”, admet William Carnimolla. Et à quel prix ? La question des revenus, bien que centrale, reste floue. “Si c’est leur métier, il faut qu’ils puissent monétiser”, défend Guillaume Thevenin.

Instagram travaille donc afin d’assurer aux créateurs professionnels de contenu de nouveaux leviers de financement. La plateforme expérimente ainsi “aux États-Unis, au Royaume-Uni et maintenant en France” un système d’abonnements payants. (AFP)

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