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« Le salon est le réseau social d’aujourd’hui », Marie-Laure Bellon, Présidente du Directoire d'Eurovet

By Céline Vautard

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Salons |INTERVIEW

Du 8 au 10 juillet prochains aura lieu Mode City, salon majeur des secteurs swimwear et lingerie à Paris. Plus que jamais, celui-ci se veut un accélérateur de business. Rencontre avec Marie-Laure Bellon, Présidente du Directoire d’Eurovet.

Comment se portent les marchés du bain et de la lingerie ?

Pour l’année 2016, le marché de la lingerie a été plutôt stable. En revanche celui du bain a été très dynamique, contrairement à celui du textile. D’ailleurs sur les cinq dernières années, il a connu une augmentation de 55 pour cent ! Les deux-pièces aussi bien que les une-pièce sont très plébiscités. Le marché est en constante évolution.

Quand avez-vous débuté chez Eurovet ?

Je suis arrivée chez Eurovet en 2003 en tant que directrice générale adjointe avant d’en prendre la direction générale en 2006. À l’époque il n’y avait que 2 salons en France : Mode City/Interfilère et Le Salon international de la lingerie. Mon objectif a d’abord été de développer l’international, a commencé par l’Asie où aucun organisateur français n’était présent (Interfilière Shanghai). Puis nous avons complété notre développement avec l’acquisition de Curvexpo, organisatrice de salons de lingerie et de mode balnéaire à New-York et Las Vegas ; avant de prendre position en Russie (Mode Lingerie and Swim à Moscou).

Quels sont les nouveaux challenges pour Eurovet ?

Actuellement notre réflexion porte sur l’outil que représente le salon. Après un travail d’image, nous travaillons la partie digitale. Le salon est un gros réseau social à l’instar de Linkedin ou Zalando. En revanche, alors que ces derniers sont partis du digital pour créer leur *event* physique, de notre côté, nous opérons le chemin inverse pour aujourd’hui lancer le digital.

Nous venons tout juste de mettre en ligne une plateforme qui regroupe tous nos exposants. Une sorte de Google de la lingerie et du balnéaire.

Concrètement, comment cela se traduit-il ?

Sur le site de Mode City, nous venons tout juste de mettre en ligne une plateforme qui regroupe tous nos exposants. Une sorte de Google de la lingerie et du balnéaire allant des fournisseurs aux marques avec l’idée de procéder comme un moteur de recherche en ligne. Chacun pourra y chercher des informations mais aussi, comme un showroom online, prendre des rendez-vous avant ou entre deux salons avec un exposant.

Comparé à la mode, le secteur lingerie et balnéaire est-il en retard sur ce sujet ?

Notre stratégie est surtout d’enrichir un événement professionnel dont les acteurs sont pour beaucoup issus d’un secteur très industriel. Il leur faut construire une belle image et apprendre à communiquer, à se mettre en valeur. Nous voulons palier à cela et être le catalyseur qui cristallise tous les acteurs du marché. Notre business model n’est pas loin de celui d’un Facebook !

Deux nouvelles personnes viennent rejoindre les rangs d’Eurovet, qui sont-ils ?

L’équipe mode est renforcée par l’arrivée de Vanessa Causse, également collaboratrice de Li Edelkoort, du bureau de tendances Trend Union. L’objectif est d’insuffler une image et une communication plus mode sur les salons. Enfin, l’acheteur Matthieu Pinet, fondateur du site The Shape of the Season, est à nos côtés pour mettre en place pour la seconde fois l’espace *Exposed*. Il s’agit d’un concept-store qui, sur le salon, prend la forme d’une grande boîte où l’on découvrira une offre swimwear mais pas que. Son œil est là pour élargir la proposition et la personnaliser.

Les tendances ont-elles un rôle important sur le salon ?

Oui et c’est pour cela que nous avons réorganisé toute cette partie. Il y a d’une part un espace tendances qui proposera notre sélection avec les marques des exposants et qui se veut notre signature. Ensuite, il y a une partie tendance plus théorique. Enfin et surtout, il y a la Retail Academy. L’idée de cette dernière est de prendre les détaillants par la main, de façon pragmatique, et de leur donner des pistes de réflexions et des idées merchandising pour leurs boutiques. L’accent sera mis sur le miroir, outil clé pour les essayages de maillots de bain, et les mannequins vitrine qui redeviennent très importants. Nous nous sommes donnés cette mission d’être au service d’une profession mais également de rassembler et de les aider à développer leur business.

Vous semblez chouchouter les détaillants ?

Complétement, ils ont besoin d’aide et demandent des trucs pour développer leur travail. Nous voulons aller plus loin, ne pas être un simple organisateur d’événement mais être un lien précieux. Dans ce sens, depuis 3 ans, nous organisons un grand déjeuner avec eux. De 20 invités au début, nous sommes aujourd’hui une centaine autour de la table avec des détaillants du monde entier. Ils échangent entre eux sur les nouveautés, leurs problématiques et leurs astuces. Nous avons même mis en place une politique des détaillants ambassadeurs. Ce sont les plus dynamiques d’entre eux qui animent une page Facebook intitulée « Ma boutique bouge ».

Le défilé du samedi soir sera ouvert au grand public et sera en live sur les réseaux sociaux. Ce sera du vrai See now Buy now !

Depuis peu, le salon a également des ouvertures sur le grand public, pourquoi ?

Au de-là du business, il est important pour nous de valoriser les marques qui composent le salon. Notre mission est de lever le voile sur les grandes entreprises du marché. Du coup, il nous a semblé important d’associer les consommateurs à l’événement afin de servir d’outil de communication collectif. Les marques nous demandent cela. Nous n’avons pas la force marketing d’un Victoria’s Secret, mais les forces de toutes les marques du salon réunies sont aussi un outil énorme que nous voulons valoriser. Ainsi, le défilé du samedi soir sera ouvert au grand public (300 places) et sera même en live sur les réseaux sociaux dès 20h. Les pièces présentées sont celles qui sont en vente actuellement en boutique, ce sera du vrai See now Buy now ! Enfin, nous réitérons comme à Lyon l’espace Sportiv’ (16 marques) consacré aux femmes actives. Outre le fait de présenter aux professionnels comment vendre ces produits où lingerie et swimwear flirtent avec une offre sport performance, nous proposerons des solutions *retail* et merchandising. Mais surtout, celui-ci sera ouvert dès 13h au grand public (sur réservation). Sur place, il y a aura un espace de vente et un cours de yoga collectif avec la marque Lolë présente pour la première fois sur Mode City.

Plus qu’un salon, vous voilà outil de communication ?

C’est effectivement ce que l’on nous demande de plus en plus. De même que le secteur est demandeur de mixer visiteurs professionnels et grand public. C’est une façon de trouver un nouvel écho dans la presse, une résonnance plus forte de l’événement.

Photos : ©Mode City

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