"Les références ne sont plus les mêmes" Chantal Malingrey de Première Vision
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Diplômée de l'ESMOD Paris dans le marketing de la mode, Chantal Malingrey travaille depuis pour les organisations B-to-B de salons de la mode. Depuis 2008, elle a rejoint Première Vision comme directrice marketing et développement et est en charge de la promotion du salon Denim Première Vision qui aura lieu le 2 et 3 novembre prochain, au Paris Event, à la Villette.
Le salon des professionnels du denim a décidé de revenir dans la capitale après plus de deux ans au Fira Montjuic de Barcelone. Pourquoi être revenu à Paris ?
L’industrie de la mode a sans cesse besoin de nouveautés et d’être surpris. Nous avons été très contents d’avoir commencé à Paris. Nous avions également été ravis de passer par la case Barcelone. Mais Paris a une reconnaissance et une légitimité internationale au niveau de la mode incontestable. Nous avions également eu une opportunité, à une date qui nous convenait.
Vous avez également avancé vos dates. Cela est-il du au see-now-buy-now ?
Non ou alors indirectement. On a surtout une fragmentation des collections qui se développe. Nous ne sommes plus sur deux saisons mais sur au moins 4 ou 6 collections par an. Donc les processus de mise au point des collections sont un peu plus longs et c’est la raison pour laquelle nous avons décalé 15 jours plus tôt, pour que les industriels puissent montrer l’ensemble de leurs collections plus en amont.
Avez-vous ambition à décaler encore plus tôt ?
Même si on écoute le marché, nous ne pouvons pas avoir deux ans d’anticipation. Cela n’aura plus de sens.Le thème est ‘Tomorrow is calling’. Pourquoi avoir choisi ce sujet ?
Il y a une évolution au niveau de la consommation finale assez intéressante. On est dans une rupture générationnelle, avec le phénomène des objets connectés. On a des habitudes d’achat qui évoluent énormément. Et la génération Z est en train de structurer et bousculer les références. Les références ne sont plus les mêmes, dans l’univers du denim. Il y a des phases fortes qui ont marqué l’univers du denim comme le phénomène James Dean et Marlon Brandon. Mais ces jeunes ne les connaissent pas. Et ces références n’ont pas de valeur émotionnelle. Les nouvelles références sont en train de faire évoluer et modeler l’industrie de manière différente. Pour répondre aux nouvelles demandes, on observe une adaptation qui est en train de se passer. Donc ‘Tomorrow is calling’ est le sujet général du salon qui va proposer des pistes de réflexion sur les nouveaux phénomènes sociologiques.
Le consommateur et la rue dictent la conduite à l’industrie ?
La rue a pris une place dans les courants et les influences, motivés par les icones. Quelle est la valeur de la marque par rapport à leur icône ? Nous avons parfois des questions à se poser. Et la résonnance que ces icones ou marques peuvent avoir sur le consommateur final est complément différente. La valeur et l’ADN de la marque sont en train d’évoluer.
Quels sont les marchés clés du denim dans le monde, en termes de production ?
Turquie, Tunisie, Maroc, un peu Etats-Unis, Pakistan. En France, il n’y a pas réellement d’industrie du denim. On trouve quelques initiatives qui émergent mais sur des produits spécifiques ou de niche.Quels sont les secteurs où on trouve le plus d’investissements dans le denim ?
Il y a des investissements structurels qui émergent en amont de la filière pour des questions de productivité ou de production plus responsable, avec des machines laser, machines d’ozone, du recyclage des eaux, de recherche de matière comme le coton bio. Mais le traitement est le plus lourd investissement dans l’industrie du denim. Tout se passe au niveau du confectionneur, celui qui va assembler les jeans, à travers le délavage et le finissage.
Quelles sont les nouveautés pour le salon ?
Nous avons mis en place le Vintage Market, qui est une plateforme de vintage, en collaboration avec des spécialistes du vintage italien. Ils sont en train de sélectionner des produits d’avant les années 60 pour offrir leur sélection lors du salon.
Photos: Premiere Vision