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Que penser du nouveau salon consacré aux pierres précieuses et à la joaillerie ?

By Herve Dewintre

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Salons

Robert Procop est un créateur-joaillier discret. Discret est un euphémisme. Disons plutôt qu’il fuit avec application les feux de la rampe. Question de tempérament sans aucun doute; de tact aussi très probablement, question de traditon aussi : les créateurs joailliers, contrairement aux créateurs de mode cultivent une certaine idée de l’élégance qui ne peut se manifester que dans la discretion. Cela n’empêche pas les créations Robert procop d’étinceler sur la peau des célébrités ou de briller dans les collections des clientes exigeantes et fortunées. Quant à sa réputation, il suffira pour en donner un apercu, de laisser parler Bill Boyajian, l’éminent président de la Gemological institute of America: “Robert Procop est un maître de la joaillerie, son talent et sa créativite sont immenses. De plus, c’est un homme d’une grande intégrité et son professionnalisme est total”. En résumé, Robert Procop est une pointure dont le talent fait la joie des initiées.

Cet homme à la fois si discret et si recherché sera présent à Genève, au centre de Confèrences Palexpo plus précisément, du 10 au 13 mai. Il dévoilera sa collection de joyaux exceptionnels lors de la première édition d’un tout nouveau salon entièrement dédié à la joaillerie. Il s’agit de GemGeneve. Le joaillier sera dans le cadre d’un showcase organisé au cœur du salon, un showcase conçu comme une vitrine pour les créateurs et designers contemporains, placé sur l’égide de l’historienne Vivienne Becker. C’est également dans ce cadre que le joaillier va dévoiler les derniers modèles de la collection qu’il a créée en collaboration avec Angelina Jolie. Inaugurée en 2012, cette collection, joliment baptisée “Style of Jolie” met en lumière des émeraudes de Colombie extraordinaires, d’un vert très vif mais aussi des tourmalines saisissantes , des béryls verts envoutants, des citrines flamboyantes. Toutes sont pures et puissantes. L’actrice a appose sa signature stylistique sur ces compositions colorées, une signature qu’on surnomme déjà chez les professionnels, le style “tablette” d’Angelina Jolie.

Une centaine d’exposants de premier ordre

« C’est une occasion qui ne se refuse pas », confie le créateur-joaillier à propos du choix de GemGenève pour son grand début public. « Je connais bien les organisateurs et tout me porte à croire que cet événement deviendra un rendez-vous incontournable. » Robert Procop n’est visiblement pas le seul à être de cet avis puisque l’événement a reussi à réunir, pour sa première édition, une centaine d’exposants prestigieux : des marchands internationaux en pierres précieuses et perles, des joailliers, des bijoutiers, des diamantaires, des fabricants, des négociants de bijoux anciens. Tous, apparemment, ont été triés sur le volet. Ils sont en tout cas tenus en haute estime dans l’univers feutré de la joaillerie. Un tour rapide sur le site de la manifestation suffit pour se convaincre de l’admiration qualité de cette sélection.

Les fondateurs de la manifestation jouissent d’une grande renommée dans le cenacle très fermé des pierres précieuses. Il s’agit de Thomad Faeber et de Ronny Totah. Thomas Faerber incarne la 4ème génération d’une entreprise familiale de réputation internationale, spécialisée dans le domaine des pierres d’exception, des diamants, ainsi que des bijoux anciens. Il a été rejoint il y a 30 ans par ses enfants Ida et Max ainsi que par ses collaborateurs Alberto Corticelli et Philippe Atamian. Il a notamment vendu un collier historique d’émeraudes et de diamants avec boucles d’oreilles assorties au Louvre, à Paris. Ce collier commandé par Napoléon à Nitot (le fondateur de la maison qui allait prendre quelques décennies plus tard le nom de Chaumet) pour sa deuxième épouse en 1810, trône désormais aux cotés des joyaux de la couronne de France dans la Galerie Apollon du musée. Ronny Totah a quant à lui travaillé avec l’illustre Teddy Horovitz, marchand qui a marqué l’histoire de la joaillerie du XXeme siécle en vendant des diamants de couleurs rares et des pierres historiques de valeurs inestimables. En 1990 il s’est associé avec Eric Horovitz, neveu de Teddy pour fonder sa propre maison Horovitz & Torah. Ses deux passions : les saphirs du Kashmir et les perles naturelles. Très actif dans diverses organisations du secteur, y compris l’International Colored Gemstones Association (ICA) et la Swiss Gemmological Laboratory, (SSEF), il est également vice- président de la Swiss Association of Precious Stone Merchants. Son autorité dans la profession lui a permis d’encourager une politique de transparence par rapport aux traitements des pierres précieuses.

« J’avais la profonde conviction que l’Europe avait besoin d’un salon qui ne soit pas trop grand, mais de toute première qualité, et qui représente notre secteur » annonce thomas Faerber. Ce salon spécialisé a donc l’incomparable avantage d’avoir été concu par des professionnels respectés du secteur. Ils connaissent les attentes de leurs collégues et clients, leurs personnalités, leurs modes de fonctionnement. Ces organisateurs ont également eu l’excellente idée de réunir deux domaines d’expertises qui ont évolué main dans la main durant des siècles de commerce joaillier : ces deux domaines sont le bijou ancien (ou d’époque) et les pierres précieuses. En effet, les bijoux anciens sont fréquemment sertis des pierres les plus fines en provenance des grandes mines mondiales — de Golconde, du Cachemire, de Mogok ou de Colombie — ou parés de perles naturelles issues du golfe Persique. Cette particularité explique le fait que les marchands de bijoux anciens sont traditionnellement des experts en gemmologie et des fournisseurs pour les marchands de pierres précieuses.

Pourquoi Genève et pourquoi précisément un salon en mai ? Les réponses sont assez simples : en mai, les regards du grand public amateur de tenues scintillantes et de bijoux spectaculaires sont volontiers tournés vers les tapis rouge cannois. Mais l’attention des connaisseurs aux aguets, la curiosité des amateurs véritables sont, quant à elles, définitivement monopolisées par Genève qui pour une semaine, délaisse quelque peu l’horlogerie afin de se transformer en épicentre mondial de la joaillerie. C’est en effet aux abords du lac Léman que se déroulent traditionnellement à ces dates la semaine des plus grandes ventes aux enchères dédiées au luxe, et notamment aux pierres précieuses. Ces ventes de mai attirent les principaux acheteurs, collectionneurs, marchands et conservateurs du monde entier. Elles réunissent vendeurs, experts et passionnés.

Ajoutons à cela l’excellente réputation de Genève pour toutes les questions relevant de la discrétion, de la bonne compréhension de la complexité des affaires ; ajoutons également la bonne qualité des services hôteliers, culturels et gastronomiques d’une ville facilement accessible en voiture, en train ou en avion (qualités dont est cruellement dépourvue la ville de Bale ou se déroule un mois plus tôt le salon Baselword qui a perdu la moitié de ses exposants cette année) et vous obtenez, effectivement, un environnement idéal pour l’émergence d’un nouveau rendez vous majeur. Un rendez vous d’autant plus excitant qui mettra à l’honneur des traditions ancestrales souvent tenues secrètes tout en valorisant les nouveaux talents et vitalité d’une scène joaillière décidée à brandir haut et fort les étendards du dynamisme et de la créativité. Le salon sera ouvert à un public averti, aux acheteurs privés et aux collectionneurs.

Crédit photos : gemgeneve.com

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