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Who’s Next : un bilan très honorable

By Céline Vautard

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Salons

Malgré la crainte des grèves et une économie incertaine, le salon de mode et d’accessoire a accueilli 42.565 visiteurs sur 4 jours. Soit une baisse de 4,6 pour cent par rapport à l’an dernier. Débriefing d’un salon qui reste un rendez-vous phare de la capitale.

Du 17 au 20 janvier 2020, Who’s Next ainsi que ses confrères de la porte de Versailles ont croisé les doigts pour que les acheteurs et détaillants français, mais aussi internationaux, ne boudent pas les évènements. Il faut dire qu’après plus de 50 jours de mobilisation contre la réforme des retraites, Paris effraie et a été parfois difficile à traverser, sans compter les premiers commerces qui ont déjà mis la clé sous la porte.

Un samedi calme

C’est dans cette incertitude générale que Who’s Next a ouvert ses portes vendredi 17 janvier tout en mettant en place un dispositif de navettes gratuites rendu possible en collaboration avec le Salon International de la Lingerie et le salon Bijorhca. Un service mutualisé salué par les exposants, comme par les visiteurs qui, grâce à 6 points de picking dans la capitale, a permis plus de 2.000 trajets assurés sur les 4 jours pour rejoindre la Porte de Versailles depuis les aéroports et les quatre principales gares parisiennes. Mais celui-ci a par moment était victime de son succès. « Beaucoup de nos clients nous ont dit avoir perdu du temps dans les transports car les navettes arrivaient complètes aux abords des gares et ils ne pouvaient monter dedans, explique Claudie Fain, directrice générale de Maison Derhy. En outre, nous avons été désolés de nous apercevoir que la plupart des détaillants ne souhaitaient pas prendre de taxi pour des raisons financières. Ce qui nous a montré la paupérisation des propriétaires des magasins de prêt-à-porter ». Aussi, si la journée du samedi a connu un visitorat moins important en raison de manifestations dans Paris, les trois autres jours ont mieux résisté. Au total 42.565 visiteurs ont foulé les allées de Who’s Next lors de cette édition hivernale, enregistrant une baisse globale du visitorat de 4,6 pour cent « en raison notamment du nombre moindre de visiteurs venant plusieurs jours sur l’événement », a communiqué Who's Next.

La France au rendez-vous

Le visitorat “acheteurs” était cependant bien au rendez-vous, légèrement supérieur à celui de la précédente édition (+0,77 pour cent). Parmi l’ensemble des pays présents, on note en top 5 du visitorat : la France, suivie par l’Italie, l’Espagne, la Belgique et enfin le Japon. Le visitorat provenant du Royaume-Uni, en sixième position, et l’Allemagne, en septième, ont quant à eux progressé avec respectivement +3,79 et +7,75 pour cent de visitorat supplémentaire. On dénombre par ailleurs une hausse de 6,3 pour cent de visiteurs uniques qui n’avaient jamais visité Who’s Next auparavant, toutes catégories confondues, et près de 11 pour cent de nouveaux acheteurs.

Des témoignages mitigés

Si Who’s Next reste un rendez-vous phare depuis plus de 25 ans, plus que jamais, l’heure est à l’évolution mais toujours dans un esprit positif et avant-gardiste. « Who’s Next a vocation à créer des parenthèses temporelles dans le calendrier de la mode : quatre jours pour prendre le temps de se rassembler et de réfléchir ensemble à cette industrie en constante mutation et qui se trouve aujourd’hui à un tournant symbolique de son histoire, déclare le salon dans son communiqué faisant le bilan. La révolution numérique, puis le réveil écologique ont amorcé un nouveau temps de la mode. Un nouvel esprit, surtout. » En conclusion, il nous a semblé intéressant de recueillir différents témoignages de marques.

Maison Derhy, Claudie Fain, directrice générale

« Nous avons trouvé le salon assez peu fréquenté et il y manquait de nombreux clients qui ont reporté leurs visites sur nos showrooms suite aux grèves. Nous avons cependant vu les plus importants qui ont passé de grosses commandes et qui ont fait le déplacement malgré tout et qui ont très bien commandé souvent plus que l’hiver dernier. Nous avons eu une baisse des clients à “petite commande“ qui n’ont pas fait le déplacement et qui ont pris rendez-vous à notre showroom. En ce qui concerne le visitorat, nous avons constaté l’absence du Middle East, des pays méditerranéens (Grèce, Italie), mais une augmentation des Anglais, des New Yorkais et de bonnes commandes des Allemands. »

Suncoo, Carole Deleuse-Gojon, COO

« L’univers Fame était spacieux et agréable, le brand mix a vraiment servi à tous et nos clients étaient satisfaits. Nous avons pu réaliser des commandes aux quatre coins du monde : dans les grands magasins chinois mais aussi avec la Russie, le Kazakhstan, la Thaïlande, le Japon, la Belgique, le Canada, et l’Angleterre. Cette édition nous a permis de serrer beaucoup de mains et d’échanger de nombreux sourires tout en maintenant le volume de ventes attendues, c’est donc très satisfaisant pour nous. »

Collectif SloWeAre, Eloïse Moigno, Fondatrice et CEO

« Globalement, le salon et l’espace Impact où nous nous trouvions ont été beaucoup plus calmes que l'édition de septembre, ce qui s'est traduit par moins de fréquentation. Vendredi calme, samedi quasiment désert, dimanche certainement la journée la plus intéressante car lundi en baisse par rapport à la veille. Malgré tout, les marques des collectifs SloWeAre x Fashion Green Days, qui faisaient pavillon commun, ont pu rencontrer quelques boutiques, elles ont pu signer quelques commandes et ont eu quelques promesses, mais pas de quoi rentabiliser l'espace, le déplacement et les 4 jours mobilisés. Comparativement à Neonyt où Thomas Ebélé (co-fondateur de SloWeAre) s’est rendu, on peut dire qu’ici la fréquentation a été vraiment faible et peu qualitative. Les marques exposantes sont moins déçues que nous, du fait qu'elles se sentent accompagnées et donc moins seules dans leur démarche. »

Kerzon, Pauline Porcellana, responsable communication

« C’était notre première participation à La Villa Beauté donc nous ne pouvons pas comparer avec la précédente édition. Mais il est certain que les grèves ont eu un impact avec des journées calmes samedi et dimanche. Nous avons cependant profité d’une belle énergie de rencontres, de réseaux et de curiosité de la part des visiteurs professionnels. Ce fut très intéressant pour nous en termes de visibilité et de prise de contacts. Si nous avons eu l'impression que les acheteurs hésitaient à s'engager sur une prise de commande ferme sur le salon, nous avons hâte de voir dans les prochains jours ce que donneront ces prises de contacts et espérons ouvrir de nouveaux points de vente. Certain de nos clients actuels sont passés nous saluer mais ont privilégié le salon M&O, où nous étions également représentés, pour passer commande. Un regret : nous nous attendions également à plus d'acheteurs beauté sur cet espace dédié. C'est dommage car cette proposition est essentielle (et nécessaire) aujourd'hui sur les salons. L'offre doit encore s'étoffer, se structurer, pour attirer ces profils d'acheteurs et devenir un rendez-vous clé du secteur. »

Boks&Baum, Natalie Lacroix, associée de la marque

« Le hall 5 où nous nous trouvions était très bien scénographié. Nous n’avons pas vu tous nos clients habituels, mais nous avons fait un bon salon avec de nouveaux clients étrangers. Nous avons rencontrés beaucoup d’Espagnols, d’Allemands et d’Italiens, mais peu d’Asiatiques et d’Américains. »

Camper, sales manager

« C’était notre premier Who’s Next où l'idée était de montrer nos lignes contemporaines. Nous n’avons proposé ici qu’une vision partielle de nos gammes : c’est-à-dire 50 pieds sur les 500 de notre collection complète. Pour autant, nous avons eu beaucoup d’acheteurs de grandes enseignes parisiennes, je pense que notre emplacement a beaucoup joué aussi car notre scénographie expérimentale s’est placée au croisement des univers Impact, de la chaussure et de l’urbain, ce qui nous correspond à 200 pour cent ! Notre slogan “Little better never perfect” représente très bien le tournant que prend Who’s Next qui s’ouvre sur la mode éco-responsable. »

Photos : Who's Next

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