LVMH devient une société européenne

C'est un changement de statut juridique important pour le groupe LVMH qui bientôt ne sera plus une société anonyme (SA) mais une société européenne. Ce régime juridique, relativement neuf (il est issu de la directive européenne du 8 octobre 2001 transposée en droit français par une

 loi du 26 juillet 2005) vise à refléter la nature européenne d'une entreprise, et offre, dans la pratique, une flexibilité plus large dans l'allocation du capital entre les entités européennes d'un même groupe, permettant par exemple de transformer des filiales en succursales : les fusions et les restructurations internes deviennent plus simple entre les pays. Le conseil d'administration du géant mondial du luxe avait adopté fin janvier le principe d'un changement de statut juridique.

<<

Mieux refléter la nature européenne du groupe LVMH. >>

LVMH justifie ce choix par la grande diversité de nationalités des maisons qui composent le groupe. Parmi les 60 marques du groupe appartenant à Bernard Arnault, on compte de nombreuses entreprises italiennes ( notamment Fendi, Emilio Pucci -auxquels est récemment venu s'ajouter Loro Piana - mais aussi le joaillier Bulgari ou encore le parfumeur Acqua di Parma), américaines (Marc Jacobs, Donna Karan, Edun), espagnol (Loewe), et bien sûr Suisses, notamment avec les grandes marques horlogères du groupe ((Tag Heuer, Zénith, Hublot) : "Le poids des maisons ayant leurs racines dans d'autres pays européens que la France s'est significativement accru au cours de ces dernières années. Encouragé par les instances européennes et déjà choisi par plusieurs grands groupe, le statut de société européenne reflétera mieux la nature et la dimension européenne et internationale du groupe LVMH >> indique le groupe dans un communiqué.

Il reste pour LVMH à faire valider ce changement par ses actionnaires. S'ils acceptent, le groupe fera comme Airbus Group (l'ex-EADS) ou Allianz avant lui, il pourra se réorganiser à sa guise et à moindre coût. Il pourra aussi éventuellement ouvrir au niveau européen de négociations sur la consultation des salariés. De nombreux groupes allemands ont déjà adopté ce statut. Cette évolution sera soumise au vote des actionnaires lors de l'assemblée générale du 10 avril.