Beyrouth renforce sa place à l'international

Pour sa deuxième édition, la “Summer Fashion Week” de

Beyrouth, organisée par l’agence évènementielle L.I.P.S, a présenté du 26 au 30 mai à l’hôtel Saint-Georges sur Zaituna Bay, 18 défilés de créateurs libanais et issus du monde arabe avec le français Eric Tibusch comme invité d’honneur. Johnny

Fadlallah, fondateur de L.I.P.S que nous avions rencontré il y a quelques semaines, a tenu sa parole concernant la qualité de l’évènement qui pourrait gagner en maturité dans quelques années pour permettre au Liban d’avoir sa place dans le calendrier international de la mode et récupérer son prestige terni pendant la guerre.

La capitale orientale, port d’entrée des marques de luxe occidentales entre l’Europe et L’Asie vers les pays voisins, notamment via les groupes distributeurs Chalhoub et Aishti, serait actuellement la mieux dotée en matière de fashion week comparé aux autres évènements mode des pays du Golfe.

Parmi les participants, Nour Ben Abdallah la très jeune styliste tunisienne a ouvert le bal sur un podium situé en front de mer. Elle présentait une collection délicate et sobre au style peut-être des moins « bling-bling » que l’on a l’habitude de voir dans les pays arabes avec un dénominateur commun, la robe du soir, à l’image des créations qui font la réputation des grands sortis du pays –Elie Saab, Zuhair Murad, George Chakra ou encore Basil Soda- D’autres créateurs de la région comme la saoudienne Amina Al Jassim, la koweitienne Fatema Ismaeil et les libanais Walid Shebab, Nadwa El Awar ou Georges Mak –installé à Paris- ont agrémenté le thème de la robe du soir et de la robe de mariée, omniprésent sur les cinq jours de défilés.

Eric Tibusch à la une

Le créateur français Eric Tibusch, venu de Chine où il est réside depuis peu pour y développer son label, proposait une rétrospective mettant en scène pas moins de 50 modèles à l’image d’une femme parisienne à la fois extravagante et chic dans des tailleurs, trenchs, robes longues et courtes travaillées dans des matières nobles ou en crocodile Porosus rouge. En quelques heures, les répercussions médiatiques ce sont enchaînées sur ce défilé plutôt révolutionnaire -comparé au style local plus conservateur et traditionnel.- et orchestré dans les moindres détails par celui qui avait fait ses armes chez Gaultier pendant vingt ans. « J’ai été surpris et très sollicité suite au défilé. Nous avons reçu des publications du monde entier notamment en Italie, Espagne, Russie, Amérique du Sud, Chine, Allemagne ou Royaume-Uni » a-t-il confié. Je prépare déjà mon prochain défilé dans quelques mois au Koweït pour augmenter ma présence au Moyen-Orient ».

Photos: Backstage de Walid Shebab et défilé d'Eric Tibusch

(Anne-Sophie Castro)