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Dinard vs Hyères : deux festivals de mode à la française

By FashionUnited

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Avril est le rendez-vous des festivals de mode. Ainsi, place à celui de Dinard (19-21 avril) et de Hyères (25-29 avril) : deux régions pour deux formules différentes. Tenants et aboutissants de deux évènements, tremplins de la mode.



Avec le printemps
reviennent inlassablement deux moments de création : le Festival International des Jeunes Créateurs de Dinard et le FIMH (Festival International de Mode à Hyères). L’un en Bretagne face aux embruns de la mer, l’autre dans le Var, sur les hauteurs de la ville, au cœur de la Villa Noailles. Le premier est soutenu par la Ville de Paris et la Fédération du Prêt-à-Porter Féminin ; le second par la Fédération de la Couture et l'Etat via le DEFI. Au final, un but commun aux deux évènements : encourager et révéler les jeunes talents de mode français et internationaux. Car il faut bien le souligner, continuer à encourager la création par les temps qui courent relève du défi.

A Dinard, on en sait quelque chose. Chaque année, il faut convaincre les partenaires pour soutenir et offrir des prix aux candidats sélectionnés. Et ils sont douze à concourir par édition. A la tête du festival, son fondateur Dominique Damien Réhel est un personnage attachant. Malouin d’origine, cet ancien danseur, chorégraphe de mode (il a notamment travaillé avec Zapa, Max Mara et Jean Paul Gaultier) et créateur du concours Génération Top Model, a eu « envie de décentraliser la mode » dans une station balnéaire bretonne. Et 2013 marquera déjà la 20e édition de ce rendez-vous (19-21 avril) plutôt people. Cette année, le président est Jean-Claude Jitrois, alors qu’Adriana Karembeu est la marraine du prix lingerie. Au fil des ans, les prix ont d’ailleurs évolué et sont désormais au nombre de quatre : le grand prix femme, le grand prix homme, le prix lingerie et enfin le prix Ethical Fashion Show. C’est d’ailleurs là le bonus de Dinard : s’intéresser à la lingerie mais aussi à la mode éthique, deux secteurs peu médiatisés. Pour perdurer, l’événement a dû batailler dur pour se hisser à un niveau plus professionnel. Sélection plus cohérente des candidats, appui de partenaires comme les salons Who’s Next, Mode City et Messe Frankfurt France qui offrent stand et/ou dotations de bourses (de 2.000 à 5.000 euros). Sont aussi partenaires la Ville de Paris, la Fédération Française des dentelles et broderies et la Fédération Française des Industries du Vêtement Masculin qui offrent des enveloppes de 1.000 à 2.500 euros. Tandis que des marques ont mis la main au porte-monnaie : Bonobo et Cache Cache (groupe Beaumanoir) offrent respectivement 2.500 euros pour le prix femme et 2.500 euros pour le prix Ethical Fashion Show et Allande Lingerie récompense de 5.000 euros le prix lingerie. En contre partie, celles-ci auront droit de faire un défilé de leurs produits. Un échange intéressant quand on sait que l’événement est ouvert au grand public.

Hyères : pourquoi tant d’amour ?
Tout au sud, la ville varoise fait quand à elle toujours festival comble. Et la 28e édition (25-29 avril) ne devrait pas déroger à la règle. International, couru et pointu, le rendez-vous a, sans criée gare, imposé sa présence comme un moment privilégié et décontracté entre professionnels de la création. Un pari réussi par Jean-Pierre Blanc, un autodidacte du pays à l’allure discrète. Son audace ? Faire de la Villa Noailles (construite en 1923), un centre d’art et d’architecture qui sert de cadre à des expositions mais aussi à un festival de mode et de photographie. Pour autant, malgré son standing, son directeur le répète sans cesse : « chaque année, il faut se battre pour boucler le budget ». Ici aussi, place à trois défilés ouverts au grand public (sous réservation) sous l’œil d’un jury hautement international. En 2013, place à Felipe Oliveira Baptista comme président (le D.A de Lacoste a été lauréat du Festival de Hyères en 2002), assisté de photographes (Liesbeth Abbenes, Maurice Scheltens), de journalistes (Delphine Roche de Numéro magazine, Imran Amed de The Business of Fashion, Mark Holgate du Vogue US) ou d’acheteurs (Paula Reed, directrice mode d’Harvey Nichols Londres)… Et là aussi les soutiens sont précieux. Parmi les partenaires : LVMH ou Chloé qui remettra pour la seconde fois un prix de 15.000 euros et, à partir de cette édition, le Grand Prix du Jury qui s’associe au salon Première Vision récompensant le lauréat de 15.000 euros et accompagnant les candidats dans leur processus de création. Un pas important et un grand soutien pour le futur du festival. Car Jean-Pierre Blanc n’a de cesse de le crier : « chaque année voit la problématique du budget à boucler resurgir. La notoriété n’est pas suffisante pour faire perdurer un tel événement ! ».

En parallèle, le festival accueille les Rencontres Internationales du Textile et de la Mode (du 26 au 28 avril) organisées par la Fédération Française du Prêt-à-Porter des Couturiers et des Créateurs de Mode. Au programme, des conférences animées par des professionnels pour les professionnels. Résultat, Hyères semble aborder toutes les problématiques auxquelles est confronté un jeune créateur. Un soutien précieux.

De là à dire que le festival fait le créateur. De Dinard, nous retenons les noms de Christian Tournafol (1997) qui a lancé les Racines du Ciel, Eymeric François (2000) ou Valentine Gauthier (2006). A Hyères sont nés Viktor & Rolf (1993), Gaspard Yurkievich (1997), Felipe Oliveira Baptista (2002) ou Anthony Vaccarello (2006)... Peu importe la compétition, pourvu que persiste la création !

Céline Vautard
Dinard
Festival de Hyères