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Le Qatar voudrait acheter Le Printemps

By FashionUnited

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Le Printemps, qui dispose de 16 magasins en France, n’est pas officiellement à vendre. Et pourtant on peut dire qu’il n’a jamais eu d’autant d’acheteurs potentiels déclarés. Vendu en 2006 pour plus d'un milliard d'euros par PPR, les grands magasins

du Printemps appartiennent aujourd’hui à deux grands groupes d’actionnaires, aux intentions divergentes.

Rreef,
filiale de gestion d'actifs immobiliers de Deutsche Bank possède 70 pour cent du groupe. Les autres actionnaires ont confié la gestion de leur participation à Maurizio Borletti. Celui-ci dirige ce bloc d'actions via une société en commandite où il a tous les pouvoirs.

Si Maurice Borletti, ex-patron des grands magasins italiens Rinascente, est très attaché au Printemps, les fonds gérés par Rreef souhaitent au contraire céder leur part au plus tard au cours du second semestre 2014 ; ils ont d'ailleurs mandaté Deutsche Bank et Rothschild sur le sujet. En représailles, Borletti a mandaté Credit Suisse pour trouver d'autres partenaires et augmenter sa participation lors de la sortie de Rreef.

Des qataris prêts à débourser 2 milliards d’euros

Plusieurs acheteurs sérieux sont sur les rangs. On a beaucoup parlé de la holding familiale de Ginette Moulin, dirigée par Philippe Houzé, propriétaire des Galeries Lafayette. Candidat malheureux en 2006, Philippe Houzé aimerait, d’après le magazine Challenges, avaler une fois pour toute le Printemps, et serait même prêt à mettre 1,6 milliard d’euros sur la table pour l’ensemble du capital.

Cela n’intéresse pas Borletti qui aimerait au contraire garder un pied solidement ancré sur Le Printemps : il souhaite pour cela trouver un coactionnaire conciliant et exclut de travailler avec des acteurs de la distribution comme les Galeries Lafayette. Un tel accord serait de toute façon suivi de près par l'Autorité de la concurrence qui aurait alors à juger si les deux enseignes ont une position dominante sur le marché des touristes à Paris. Les 2 300 salariés du groupe Printemps et les 11.000 employés des Galeries Lafayette auraient aussi de quoi s’inquiéter : les synergies dans les fonctions centrales et achats pourraient menacer 600 postes en cas de rapprochement des rivaux.

Le groupe chinois Wanda semblait être pour l’instant le candidat parfait pour Borletti mais l’italien a trouvé mieux encore : un bref communiqué paru aujourd’hui indique en effet que des investisseurs non identifiés du Qatar se sont associés à Borletti pour un projet de reprise. L'agence Reuters évoque une transaction de l'ordre de 2 milliards d'euros. Le communiqué n’indique pas si les investisseurs vont permettre à Borletti de prendre le contrôle mais dans tous les cas, cette nouvelle proposition repousserait un peu plus loin les prétentions des Galeries Lafayette.

Une cible alléchante

Le printemps est un groupe performant qui a réalisé 1,45 milliard d'euros de chiffre d'affaires (+13 pour cent par rapport à 2010). Sous l'égide de son PDG Paolo de Cesare, les magasins sont montés en gamme. Pour Pierre Pelarrey, directeur du Printemps Haussmann, la clientèle internationale domine les ventes avec une hausse de 20 pour cent, quant à clientèle chinoise, elle explose de plus de 200 pour cent, suivie par le retour des clientèles japonaises (+43 pour cent) et russe (+40 pour cent). Alors que le bilan des soldes était négatif partout ailleurs, les ventes réalisées boulevard Haussmann avaient au contraire augmenté de 6 pour cent par rapport à l’an passé et les accessoires, notamment les sacs et la petite maroquinerie, avaient même augmenté de 20 pour cent. Des chiffres qui devraient aiguiser l’appétit de nouveaux arrivants.
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