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Stéphane Ashpool : « Les tenues conçues pour les JO de Paris ont reçu un accueil plus que positif »

By Sharon Camara

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Stéphane Ashpool a concu les tenues des sportifs français pour les JO 2024. Credits: Alex Cascallana/Courtesy Stephane Ashpool

Le Coq Sportif est l’équipementier officiel de l’équipe de France pour les Jeux Olympiques de Paris, prévus du 26 juillet au 11 août 2024. Après avoir remporté un appel d’offres, en 2020, la marque française a la mission de livrer 1,5 million de pièces (les dotations et les pièces commercialisées inclues). Pour les athlètes français et leur staff technique, il s’agit des tenues d'entraînement, de compétition, et celles portées lors des différentes représentations, sur les podiums, durant les cérémonies et visites officielles.

Quel est votre état d’esprit, à moins de cent jours des Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

Je suis très enthousiaste, comme tout le monde, je pense. Je suis aussi conscient qu’il reste encore beaucoup à faire, de la production à la livraison des pièces. L’activité sera plus dense durant la compétition et il faudra attendre la fin de l'événement pour se dire que la mission a été accomplie.

Vous avez dévoilé les images des tenues conçues pour les JO de Paris 2024. Comment définiriez-vous ces pièces ?

Les pièces sont lumineuses. Elles sont modernes tout en respectant l’héritage de la marque. Le travail de conception et de production a représenté un challenge important pour Le Coq Sportif, pour toute l’équipe et même pour la France. Cette fois, pas de production en Asie ou autre, l’objectif était de produire à proximité, dans le bassin Méditerranéen. Je pense qu’il s’agit du plus grand challenge de ce projet.

Un challenge réussi selon vous ?

J’espère que le challenge est réussi, mais ce n’est pas à moi de le dire.

Quel message avez-vous voulu faire passer à travers ces pièces ?

Pour ce projet, j’ai d’abord discuté avec les athlètes et les mots qui revenaient le plus étaient : « adrénaline, énergie, mélange, ensemble, mission, etc ». À travers les créations, j’ai voulu traduire ces mots, les intégrer aux vêtements. C’est un processus différent puisque j’ai l’habitude de créer en me basant sur mon intuition, sans forcément mettre des mots sur les idées. En réinterprétant le drapeau, en mélangeant les couleurs entre elles, j’ai voulu représenter la diversité des corps, des sports et des cultures.

Quelles ont été les différentes étapes du processus de création ?

La première étape consistait à comprendre le cahier des charges et les attentes. Ensuite, l’idée a été de créer librement, sans contrainte. Enfin, il a fallu traduire tous ces éléments dans les vêtements qui doivent allier technique et confort. Jusqu’à présent, nous continuons à recevoir des retours et des remarques. Les ajustements se feront jusqu’à la fin de l’évènement.

« Après le lancement de la campagne, en mars dernier, nous avons reçu des retours plus que positifs. C'est au-delà de ce que j’aurais pu imaginer »

Quels ont été les retours que vous avez reçus ?

Il y a un peu de tout, du positif et aussi du négatif. Des remarques qui concernent le choix d’une matière par rapport à une autre, une nuance de couleur, etc. La majorité des personnes avec qui nous avons collaboré ont été très réceptives. Nous avons fait un travail d’équipe, avec plusieurs entités, des équipes de recherche et des athlètes. Ils ont tous compris que le choix des matières, par exemple, était assez limité puisque l'objectif était de tout produire en France.

Quels ont été les retours du public ?

Les premières images diffusées en janvier avaient été mal comprises. Lorsque nous avons lancé la campagne de communication en mars dernier, le public a pu comprendre le projet et les retours ont été plus que positifs, que ce soit sur les réseaux sociaux, dans les médias locaux ou internationaux. Nous avons reçu une vague de retours positifs, au-delà de ce que j’aurais pu imaginer. Je ne m’y attendais pas et j’espère que cela va durer.

« Ma source d'inspiration principale reste la diversité et cette France métissée. À l’avenir, c’est elle qui représentera le mieux le pays. »

Quelles ont été vos sources d'inspiration pour ces créations ?

Je me suis inspiré de plusieurs éléments : la France, son drapeau, le sport et les athlètes. J'ai la chance de voyager partout dans le monde, de travailler avec des personnes de cultures et d’origines différentes. Je suis impliqué dans différents milieux, donc mes sources d’inspiration sont nombreuses et variées. Je peux m’inspirer de la ville de Paris, de l'Opéra Garnier et d’autres éléments. Ma source d'inspiration principale reste la diversité et cette France métissée. À l’avenir, c’est elle qui représentera le mieux le pays.

Vous êtes un parisien, né à Montmartre et vous avez une marque qui s'appelle Pigalle. Pensez-vous avoir été sollicité par Le Coq Sportif, car vous incarnez « l'identité » et la réussite parisienne ?

Je pense qu’ils ont surtout fait appel à moi parce qu’ils suivent mon travail. Ils ont pu voir le lien que je crée, à travers mes activités, entre le sport et la mode. Au cours de ma carrière, j’ai collaboré avec Nike, j’ai organisé des défilés et d’autres événements à Paris. Je pense qu’ils ont été attirés par cet éclectisme, c’est en tout cas ce que l’équipe m’a fait comprendre.

Stéphane Ashpool a concu les tenues des sportifs français pour les JO 2024. Credits: Pauline Scotto di Cesare/ Courtesy of Le Coq Sportif

Qui est Stéphane Ashpool? Comment vous définiriez-vous ?

Je suis un homme discipliné, libre et travailleur. J'aime autant l'art que le sport. J'aime aussi la couleur et les matières.

Envisagez-vous de poursuivre votre collaboration avec Le Coq Sportif après les Jeux olympiques ou alors, préférez-vous rester indépendant ?

Quoiqu’il arrive, je serai toujours indépendant, c’est un point très important pour moi. Être indépendant, selon moi, c'est pouvoir continuer à faire ce que j’aime, rassembler le public pour une fête, organiser un évènement sportif, etc. Actuellement, j’ai une exposition à la galerie du 19M*. Je veux continuer à créer.

J’ai de bons rapports avec l’équipe du Coq Sportif, mon souhait est que cela dure. C’est une marque qui a un énorme potentiel. Nous avons des rapports amicaux et des échanges très libres. Je leur parle de mes projets, ils me présentent les leurs.

Comment faites-vous pour gérer votre temps et vos différentes activités ?

J'ai commencé très tôt à traiter plusieurs sujets à la fois, cela m’a permis d’être proactif. J'aime vraiment travailler et j'aime la création en général. Le fait d'avoir suivi le calendrier officiel de la mode pendant plusieurs années, m'a permis de mieux gérer mon temps. Lorsque l’on maîtrise son temps, on est en mesure de réussir plus de choses. J'ai aussi une équipe fidèle avec laquelle je travaille depuis des années, ce qui m’aide énormément.

Comment évolue votre marque, Pigalle ?

Pigalle, c’est avant tout une boutique de quartier qui s’est transformée par la suite en une marque. C’est aussi une plateforme que j’ai créée pour animer le quartier dans lequel je suis né, Montmartre. Aujourd’hui, je me concentre sur d’autres activités et les boutiques sont devenues des espaces de création pour une nouvelle génération d'artistes. Concernant la marque, je prévois de rouvrir l’une des deux boutiques sous le nom de « Souvenir Pigalle », en juin prochain. C’est à mi-chemin entre la boutique souvenir et la mode. Les clients pourront y découvrir des articles avec le logo « Pigalle ».

Le sport, la mode, les organisations d'événements, vous avez touché à plusieurs domaines. Est-ce qu'il y a encore un autre domaine que vous rêvez d’explorer aujourd'hui ?

Je ne pense pas. J’aime beaucoup ce que je fais actuellement. Le triangle créatif sport, mode et art me convient parfaitement. Le plus important pour moi, c'est la passion. Je veux continuer à travailler sur des projets créatifs qui me stimulent. Je ne pense pas qu’un jour, j'aurais envie de faire des films ou autres.

*Depuis le 27 mars et jusqu’au 16 juin 2024, l’exposition « Figure Libre. Stéphane Ashpool » est à découvrir à la Galerie du 19M à Paris.

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