American Apparel confirme avoir reçu une offre de rachat

Le groupe textile American Apparel, qui se targue de fabriquer l'essentiel de ses produits aux Etats-Unis, a confirmé lundi avoir reçu une offre de rachat le valorisant jusqu'à 245 millions de dollars.

Le conseil d'administration "confirme avoir reçu une marque d'intérêt pour l'acquisition de l'entreprise (au prix de) 1,30 à 1,40 dollar par action", écrit dans un communiqué la chaîne de vêtements connue pour les frasques de son fondateur et ex-patron, Dov Charney. Cette offre, qui aurait été déposée par le fonds d'investissement Irving Capital selon la presse américaine, valorise la société entre 227,3 et 245 millions de dollars. "Nous prenons cette proposition au sérieux et allons l'examiner", ajoute American Apparel, soulignant qu'il se concentre sur sa relance.

American Apparel vient par ailleurs de se doter d'une "pilule empoisonnée" pour décourager un éventuel prédateur. Si un investisseur devait prendre plus de 10 pour cent du capital de l'entreprise ou si un actionnaire détenant plus de 10 pourcent du capital devrait accroître de plus de 0,1 pourcent sa participation, le conseil d'administration aurait le loisir de lancer une augmentation de capital massive, qui rendrait une prise de contrôle beaucoup plus onéreuse, selon les termes de ce dispositif anti-OPA.

Cette mesure doit permettre de faire en sorte que "tous les actionnaires de American Apparel soient traités de la même manière", en empêchant une prise de contrôle rampante, s'est justifié le groupe. Elle est aussi susceptible de contrer un éventuel retour aux manettes du fondateur Dov Charney qui, avec son allié Standard General, détient 44 pourcent du capital, mais a été définitivement évincé mardi de toute fonction opérationnelle dans l'entreprise. L'une des raisons avancées était le comportement de M. Charney, un homme d'affaires excentrique qui fait l'objet d'accusations de harcèlement sexuel. M. Charney et son conseil d'administration étaient en conflit ouvert depuis la mi-juin.

Fondé en 1989 à Montréal et désormais basé à Los Angeles, American Apparel a connu une forte croissance, alimentée par des publicités souvent sulfureuses. Ces dernières années, ses finances n'ont cessé de battre de l'aile: la marque a encore perdu l'an dernier 106,3 millions de dollars sur des ventes de 633,9 millions. Elle avait déjà été déficitaire de 37,3 millions en 2012 et de 39,3 millions en 2011. (AFP)