Ankorstore : la licorne française dévoile ses projets

Alors qu’Ankorstore vient de lever 250 millions d’euros et lance ce 26 janvier la quatrième édition de ses Lift Days, place de marché entre commerçants indépendants et marques, Pierre-Louis Lacoste, l’un des fondateurs de la nouvelle licorne française détaille à FashionUnited ses ambitions.

Ankorstore regroupe aujourd’hui près de 1 000 marques françaises dans la mode et l’accessoire, 200 000 commerçants indépendants, couvre, en plus de la mode des secteurs clés et est présent dans 24 pays. Quels axes allez-vous aujourd’hui développer ?

Pierre-Louis Lacoste : Nous souhaitons déjà faire un gros focus marques, nous voulons rentrer des noms différenciants, les meilleurs des labels émergeants, ainsi que le top des jeunes créateurs qui n’ont pas forcément les moyens d’avoir une visibilité. Il y a encore beaucoup à faire sur les DNVB (Digital native vertical brand). Ankorstore propose un vrai mix, une offre allant du mass market aux marques drivers, comme Kodak, Polaroïd, Lego en passant par des marques plus pointues. Nous allons approfondir cette offre tout en approfondissant certains secteurs, comme l’épicerie fine, la maison, la beauté et en s’ouvrant à d’autres, je pense à la carterie-papeterie ou à la catégorie des animaux de compagnies, tous les accessoires, c’est un marché en plein essor également.

Vous êtes allez très vite, à quoi attribuez-vous ce succès si rapide ?

En France, nous avions un peu plus de 350 clients début 2021, plus de 1 000 aujourd’hui. La crise sanitaire er les fermetures de commerces ont conduit les détaillants à repositionner leurs stratégies. Nous leur avons proposé, en plus de faciliter de paiement, des aides pour digitaliser leur activité pendant la pandémie. Le commerce indépendant souffre. Il va renaître, mais en attendant, il doit opérer sa mutation. Dans le système actuel, s’approvisionner en nouvelles marques est long et lourd. Les détaillants ne peuvent pas, et n’ont pas besoin de commander de gros volumes. Ankorstore s’attache à annuler ces obstacles. Nous proposons des minimis de commandes très bas, et nous payons les frais de port à partir d’une commande de 300 produits. Au-delà, les marques paient la livraison. Nous avons aussi un rôle pédagogique auprès des grandes marques, afin de leur expliquer la nécessité d’être plus fluide, plus agile aujourd’hui auprès de leurs clients détaillants. Bref, ce rôle de « facilitateur » du système est sensible, en tout cas il porte ses fruits sur Ankorstore.

On assimile souvent les « licornes » à des success stories dans l’air du temps, prestigieuses pour l’image de la France, mais pas forcément créatrices d’emplois. Recrutez-vous ?

Nous recrutons. Nous sommes actuellement 400. Mais visons plus de 1 000 emplois à moyen terme. Beaucoup de techniciens, des vendeurs aussi, pour aller chercher les marques et des fonctions supports. Il faut que les gens qui nous joignent ne parlent pas à des robots mais à des vrais gens !