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Après deux années "record", Fendi s'agrandit en Italie

By AFP

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Fendi Factory à Fermo. Courtesy of Fendi.

Bagno - La célèbre maison de couture romaine Fendi, propriété du numéro un mondial du luxe LVMH, a accru sa capacité de production en Italie en se dotant d'un nouvel atelier de maroquinerie en Toscane pour accompagner une croissance qui a affiché des records en 2021 et 2022.

"Après deux années record, nous restons confiants pour 2023", malgré les turbulences géopolitiques et économiques, a déclaré mercredi le PDG de Fendi, Serge Brunschwig, en marge de l'inauguration de la "Fendi Factory" à Capannuccia, près de Florence (centre).

Le nouveau site de production occupe une zone de 30.000 mètres carrés qui abritait autrefois l'usine de céramique Brunelleschi, dans un territoire reconnu pour son savoir-faire dans le travail du cuir et où sont installées de nombreuses autres grandes marques internationales.

Fendi Factory à Capannuccia. Courtesy of Fendi

Au sein de l'atelier, des artisans s'affairent minutieusement sur l'assemblage des sacs en cuir Fendi dans tous les coloris. "Tout est fait à la main ici. Pour les matières précieuses comme le cuir de crocodile, même la découpe est faite manuellement", assure Vittoria Esposito, l'une des responsables du site qui compte à présent 350 salariés et dont le nombre pourrait à terme doubler.

Au milieu des oliviers

Niché au milieu de collines vertes couvertes d'oliviers et jouxtant les vignobles du Chianti, ce nouveau site de LVMH, très axé sur la durabilité environnementale, vient renforcer la présence du géant du luxe en Italie, où il investit plus de 200 millions d'euros par an.

LVMH, qui a consacré environ 50 millions d'euros à la "Fendi Factory", avait inauguré en 2018 une manufacture de lunettes (Thélios) à Longarone, en Vénétie, et en 2019 un atelier Celine (prêt-à-porter haut de gamme) à Radda in Chianti, en Toscane. Le marché de la maroquinerie est en plein essor: les analystes de la Fondation Altagamma, qui réunit les grands noms du luxe italien, prévoient une hausse soutenue de 9,5 pour cent pour les ventes cette année. "Les produits de maroquinerie sont très rentables, car ils dépendent moins de la mode. Il y a moins de risque d'avoir des invendus comme avec l'habillement", a expliqué à l'AFP Stefania Saviolo, professeure d'économie de la mode à l'université Bocconi de Milan.

Fendi, qui emploie plus de 1.300 personnes en Italie, produit aussi de la fourrure, du prêt-à-porter, des chaussures, parfums, lunettes, montres ou encore des accessoires. Fondée en 1925 par Adele et Edoardo Fendi à Rome, la maison de couture a ouvert sa première boutique en 1926 avec un atelier dédié à la fourrure et à la maroquinerie, avant de devenir une des principales marques de luxe dans le monde.

Le succès des "icônes"

Depuis son acquisition par LVMH en 2001, Fendi a connu une croissance fulgurante, atteignant en 2021 un chiffre d'affaires d'environ 1,7 milliard d'euros, selon les estimations des analystes. Fendi, dont les comptes exacts restent secrets, apparaît comme l'une des marques italiennes les plus internationales, avec une grande partie de son chiffre d'affaires réalisée aux États-Unis et en Asie.

Malgré l'envolée des prix de l'énergie et la guerre en Ukraine, sa maison mère LVMH continue à battre des records, avec des ventes en hausse de 28 pour cent à 56,5 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année. "Beaucoup d'entreprises italiennes de petite taille se sont associées à des conglomérats de luxe pour diminuer les risques face aux crises et profiter de synergies. Mais elles ont réussi à conserver leur identité et leur savoir-faire artisanal", a commenté Stefania Saviolo.

Un essor qui est aussi dû aux accessoires phare comme le sac "Baguette" qui se porte sous l'épaule et dont les 25 ans ont été célébrés début septembre lors d'un défilé très pop de Fendi à New York. "Chaque icône est un terrain de croissance pour la maison", a fait valoir Serge Brunschwig. Autre clef du succès, "en tant que grande maison de luxe, LVMH a toujours continué à investir", même en période de "problèmes conjoncturels". (AFP)

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