Artcurial: les résultats de la vente hivernale marqués par la forte progression de l’horlogerie de collection

Pendant une semaine, le Yacht Club de Monaco a vécu pour la troisième année consécutive au rythme des ventes hivernales organisées par la maison de ventes aux enchères Artcurial. Un choix que ne regrette visiblement pas les fondateurs de cette relativement jeune maison française fondée en 2002 par Nicolas Orlowski et Francis Briest, à une époque où le marché français s’ouvrait à la concurrence.

Cette vente était dédiée à la joaillerie, l’horlogerie et aux articles Hermès Vintage : trois domaines pour lesquelles la maison parisienne s’est taillée une réputation de spécialiste de premier plan. Les connaisseurs ont d’ailleurs répondu à l’appel : 300 personnes avaient fait le déplacement dans la salle d’exposition lors du vernissage. Les acheteurs étrangers se sont mobilisés : 39 nationalités totalisent 67 pour cent du volume des vente – et jusqu’à 87 pour cent pour la vacation d’horlogerie de collection dédiée aux montres de dame.

Ils attestent par leur présence active l’attractivité internationale des ventes organisées à Monaco et renforcent bien évidemment le choix d’Artcurial de développer sa présence sur le Rocher. « Nous inaugurerons en février un nouveau lieu doté d’un espace d’exposition permanent au coeur de la Principeauté, a d’ailleurs confirmé à cette occasion François Trajan dont le marteau a fait vibrer les enchères. Nous renforçons notre présence afin d’animer, tout au long de l’année, nos relations avec les collectionneurs de la Riviera et au-delà. »

Les trois jours de vente qui se sont étendus du 23 au 25 janvier ont totalisé 6 513 161 euros avec 12 lots vendus au-dessus de 100 000 euros. La vente de joaillerie a totalisé 3 555 271 euros, 76 pour cent du volume de vente étant réalisé par des acheteurs étrangers. Dix lots ont changés de mains pour plus de 100 000 euros, le plus haut prix étant obtenu pour un collier en or jaune coupé au centre d’un diamant piriforme de 9,12 cts adjugé 306 300 euros.Un tiers des lots ont été vendus au dessus de leur estimation haute, à l’image d’un pendentif Compression de César qui atteint 35 100 euros (plus de 4 fois son estimation), ou d’une bague Quatre Corps de René Boivin, cédée pour 46 800 euros (le double de son estimation).

« Les collectionneurs continuent de plébisciter les signatures de la place Vendôme avec de beaux résultats notamment pour Boucheron et Van Cleef et Arpels, indique Julie Valade, directrice joaillerie Artcurial. Un collier des années 30 signé Boucheron, en platine et or gris, serti de diamants avec fermoir orné d’une émeraude, est emporté par un collectionneur international pour 193 700 euros après une longue bataille d’enchères. Un long collier et broche pendentif en or et lapis-lazuli Van Cleef & Arpels a été adjugé pour 50 700 euros. Une bague Cartier ornée d’un diamant navette de 7,02 cts est partie pour 219 800 euros. “les diamants qui ont suscité des batailles d’enchères entre collectionneurs internationaux, ce qui témoigne d’un marché très dynamique » confirme Julie Valade.

La vente Horlogerie en progression de 23 pour cent par rapport à 2018

Le département Horlogerie de collection d’Artcurial continue de progresser. La vente d’horlogerie et la vacation « Le Temps est féminin », dédiée aux montres de femmes, totalisent ensemble 2 246 460 euros un résultat en progression de 23 pour cent par rapport à l’année dernière, avec 2 lots vendus au dessus 200 000 €. Si Piaget continue de dominer le marché féminin, à l’image de la montre ornée de diamants et émeraudes vendue 85 800 euros, c’est une pendulette Art Déco de Van Cleef & Arpels (lot 289) qui obtient le plus haut prix de la vacation à 227 200 euros, pulvérisant son estimation initiale de 12000 euros après une longue bataille d’enchères.

Pour l’horlogerie masculine, Artcurial obtient le deuxième prix mondial pour une montre Panerai vendue aux enchères. Provenant d’une collection privée européenne, cette Panerai/Rolex Radiomir Type A change de mains pour 226 000 euros. Il faut également souligner les résultats obtenus pour une Rolex Daytonaqui triple son estimation, emportée par un collectionneur international pour 75 400 euros tandis qu’un chronographe Audemars Piguet, vendu par Gobbi (s’est vendu au delà de son estimation, à 93 600 euros.

La vente Hermès en progression de 18 pour cent par rapport à 2018

Le département Hermès Vintage & Fashion Arts clôturait cette semaine avec la vente Hermès Winter Collection qui réunissait une centaine de sacs de la maison du Faubourg Saint Honoré. Elle totalise 711 430 € / 803 916 $, en croissance de 18 pour cent par rapport à l’année passée. Sans surprise, ce sont les versions colorées, dans des peaux exotiques qui réalisent les plus haut prix : un sac Birkin 30 en crocodile bleu Mykonos est vendu 35 100 euros un sac Kelly sellier 35 en crocodile bleu Abysse est adjugé pour 31 200 euros. Si les incontournables Kelly et Birkin sont toujours très recherchés (un Birkin Ghillies 35 en veau bleu de Prusse et toile H double son estimation à 19 500 euros), les autres classiques de la maison, tels les sacs Bolide ou Constance, notamment dans leurs versions mini, connaissent un regain d’intérêt : un sac mini Constance en veau Epsom bleu Azur obtient 8 500 euros et un sac Bolide 37 en crocodile bordeaux 11 700 euros.

Légende photo : portfolio réalisé par Marie Beltrami dans les catalogues de ventes, à l’invitation d’Artcurial. Elle avait imaginée des images pop et glamours mettant en avant un univers surréaliste peuplé de créatures mystérieuses portant certaines de plus belles pièces réunies pour cette session de ventes.

Crédit photo : Artcurial, dr