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Bangladesh : heurts entre police et ouvriers en grève lors de la réouverture d'usines de vêtements

By AFP

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Des militants du IndustriALL Bangladesh Council ont organisé un rassemblement de protestation pour exiger une augmentation du salaire minimum pour les travailleurs du textile, à Dhaka, au Bangladesh, le 1er octobre 2023. Credits: STR / Nur Photo / NurPhoto via AFP

Dacca - La police du Bangladesh a dispersé avec des gaz lacrymogènes des ouvriers en grève qui exigent de meilleurs salaires, près de la capitale samedi, tandis que la plupart des usines fournissant les grands groupes mondiaux d'habillement ont rouvert.

Dans l'agglomération industrielle de la capitale Dacca, 600 usines produisant pour les grands groupes mondiaux d'habillement ont repris leur activité, selon la police, après avoir été à l'arrêt pendant une semaine en raison d'un mouvement ouvrier.

Des affrontements ont toutefois éclaté dans la ville industrielle d'Ashulia, à l'ouest de Dacca, lorsque 10.000 ouvriers ont tenté d'empêcher leurs collègues de reprendre leur poste. "Ils ont lancé des pierres et des briques sur des policiers et des usines, et ont tenté de bloquer les routes", a déclaré à l'AFP le chef de la police d'Ashulia, Mohammad Sarowar Alam. "Nous les avons dispersés en tirant des gaz lacrymogènes".

Au total, 1.500 policiers avaient été déployés sur place et dans la ville voisine Savar, a-t-il ajouté. Une femme de 35 ans a été grièvement blessée lorsque la police a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur des centaines de manifestants à Sreepur, à quelque 60 kilomètres au nord de Dacca, a déclaré l'inspecteur de police Ibrahim Khalil à l'AFP.

Imran Khan, le neveu de cette femme, a déclaré à l'AFP qu'elle avait été atteinte par des balles en caoutchouc sur le visage à trois reprises. Les ouvriers ont également repris leurs postes à Gazipur, ville industrielle en banlieue de Dacca où les manifestations ont été les plus violentes, a affirmé le chef de la police locale, Sarwar Alam.

Les autorités "nous ont assuré qu'elles augmenteraient nos salaires d'ici une semaine. C'est pourquoi nous sommes retournés dans les usines", a déclaré à l'AFP Rokon Uzzaman, un ouvrier du textile. "Nous n'avons pas d'économies. Combien de temps pouvons-nous continuer la manifestation si nous ne pouvons pas nourrir nos familles?", a-t-il ajouté.

Parmi les centaines d'établissements fermés figuraient "les plus grandes usines du pays, qui fournissent toutes les grandes marques occidentales", a affirmé vendredi Kalpona Akter, présidente de la Fédération des travailleurs de l'industrie et de l'habillement du Bangladesh.

Ces usines fournissent des marques ou des distributeurs tels que "Gap, Walmart, H&M, Zara, (le groupe) Inditex (dont Zara fait partie, ndlr), Bestseller, Levi's, Marks and Spencer, Primark et Aldi", selon Kalpona Akter.

Le textile est une industrie clé du Bangladesh, deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine. Ses 3.500 usines employant quatre millions de travailleurs, majoritairement des femmes, représentent 85% des 55 milliards de dollars d'exportations annuelles de ce pays pauvre d'Asie du Sud.

Les ouvriers en colère demandent un quasi triplement du salaire mensuel minimum, de 8.300 takas (70 euros) à 23.000 takas (190 euros), pour faire face à la forte augmentation du coût de la vie et subvenir aux besoins de leurs familles.

L'Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh, représentant les propriétaires d'usines, ne propose que 25% d'augmentation. Le groupe Primark, basé en Irlande, a indiqué à l'AFP n'avoir jusqu'à présent "connu aucune perturbation de sa chaîne d'approvisionnement".

Ce mouvement ouvrier intervient alors que l'opposition politique multiplie depuis des mois les manifestations contre la Première ministre Sheikh Hasina, demandant sa démission avant les élections prévues fin janvier. (AFP)

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