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Boohoo s'effondre, un fournisseur accusé de pratiques quasi-esclavagistes

By AFP

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Londres - Le groupe d'habillement britannique Boohoo est accusé de faire appel à des fournisseurs aux pratiques quasi-esclavagistes et d'avoir contribué à propager le coronavirus, faisant plonger son cours de Bourse mercredi.

"La roue tourne pour Boohoo" dont la "gestion de la crise ne parvient pas à mettre fin au scandale", remarque Russ Mould, analyste du courtier AJ Bell. L'action dégringolait encore de 14,61 pour cent mercredi en fin de matinée et a fondu de 42 pour cent depuis le début de la semaine. "Le retournement est assez spectaculaire. Il y a encore quelques semaines tout le monde saluait Boohoo pour avoir réussi à se développer pendant la pandémie et son action atteignait des records", relève M. Mould.

L'association de défense des droits des travailleurs Labour Behind the Label a dénoncé dans un rapport cinglant des conditions de travail et des niveaux de salaires illégaux dans la région de Leicester où la présence de foyers d'infection a forcé la ville du centre de l'Angleterre à se reconfiner. "Comment Boohoo peut-il se targuer d'une croissance de 44 pour cent au premier trimestre (...) malgré une pandémie ? Les ouvriers dénoncent des violations du confinement, des fraudes aux aides gouvernementales au chômage partiel, et de l'esclavage moderne dans la chaîne d'approvisionnement", a tweeté l'ONG le 1er juillet.

3,50 livres de l'heure

Un article publié dimanche dans le Sunday Times relate qu'un journaliste qui s'est fait passer pour un ouvrier et a travaillé deux jours dans l'usine Jaswal Fashions de Leicester s'est vu promettre un salaire de 3,50 livres l'heure alors que le salaire minimum pour un adulte de plus de 25 ans est de 8,72 livres au Royaume-Uni. La société s'est dite "horrifiée" de ces allégations et a affirmé ignorer ces pratiques, promettant une enquête pour laquelle elle a embauché une experte renommée du contrôle qualité.

"Le marché n'est toutefois pas convaincu", poursuit M. Mould, qui fait valoir qu'un "examen de sa chaîne d'approvisionnement aurait dû être fait il y a longtemps car les accusations de mauvaises pratiques chez ses fournisseurs remontent à 2017".

Les distributeurs Next, Asos - eux aussi parfois épinglés pour les pratiques de leurs entrepôts - ou Zalando ont annoncé boycotter au moins temporairement les produits de Boohoo, tout comme des vedettes de télé comme Vas J Morgan. "Ils réagissent trop peu et trop tard", insiste M. Mould. "Boohoo est un cas d'école de mauvaises pratiques éthiques", déclare Michael Hewson, analyste de CMC Markets, notant que cela invite à "réfléchir à la nature de la 'fast fashion' et de ce qui se cache derrière les petits prix et le fait d'acheter des vêtements, les porter une fois et les jeter, ce qui n'est pas très éthique".

L'analyste ironise aussi sur l'arme à double tranchant des "réseaux sociaux qui peuvent bâtir une marque très vite à l'aide d'influenceurs qui exhibent les produits d'une société, mais peuvent la détruire aussi vite". (AFP)

Crédit : Boohoo

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