Burberry remplace son patron Jonathan Akeroyd après de nouvelles "performances décevantes"
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Londres - Le groupe de luxe britannique Burberry a annoncé lundi le remplacement de son directeur général Jonathan Akeroyd, après la publication de nouvelles "performances décevantes" d'un groupe qui pâtit depuis des mois du ralentissement de la demande pour les produits haut de gamme.
M. Akeroyd, un Britannique de 57 ans arrivé à peine plus de deux ans plus tôt, "démissionne et quitte la société avec effet immédiat d'un commun accord avec le Conseil d'administration", a annoncé Burberry dans un communiqué.
Il sera remplacé dès mercredi par Joshua Schulman, un Américain de 52 ans, ancien patron des marques américaines Michael Kors et Coach ou du grand magasin de luxe Bergdorf Goodman, mais aussi de Jimmy Choo à Londres, également passé au cours de sa carrière par Yves Saint Laurent et Gucci.
La marque britannique a publié lundi matin, dans un communiqué séparé, un chiffre d'affaires en baisse de 22%, à 458 millions de livres (545 millions d'euros) pour son premier trimestre décalé achevé fin juin, une "performance décevante", a commenté le président du Conseil d'administration Gerry Murphy.
Burberry avait vu son bénéfice chuter lors de son exercice annuel 2023-2024, à cause d'une demande pour le luxe en berne, alors que le groupe britannique, mené aussi par son nouveau directeur créatif Daniel Lee, avait lancé des investissements pour monter en gamme.
"Nous travaillons dans un contexte de ralentissement de la demande de luxe, toutes les régions clés étant touchées par l'incertitude macroéconomique et contribuant au ralentissement du secteur", a déploré le groupe lundi.
L'ensemble du secteur souffre notamment d'une demande chinoise qui a diminué l'an dernier après un rebond post-pandémie, et d'une consommation en berne aux États-Unis et en Europe.
Cette faiblesse "s'est accentuée et si la tendance actuelle persiste tout au long de notre deuxième trimestre, nous prévoyons d'annoncer une perte d'exploitation pour notre premier semestre", a prévenu M. Murphy.
Dividendes suspendus
Le groupe a, en conséquence, "décidé de suspendre le versement des dividendes" au titre de l'exercice en cours, a-t-il ajouté, disant toutefois s'attendre à ce que "les mesures que nous prenons, notamment les réductions de coûts, commencent à produire une amélioration au cours du second semestre".
Le titre de Burberry à la Bourse de Londres plongeait de 15,45%, à 749,60 pence vers 08H10 GMT. Depuis de début de l'année il a fondu de plus de 47%.
Les annonces de Burberry "soulignent l'énormité du défi" auquel le groupe au célèbre imprimé écossais est confronté "dans un monde où les ventes chinoises ne peuvent plus être tenues pour acquises", a commenté Chris Beauchamp, analyste chez IG.
"Il est évident que la tentative de repositionnement haut de gamme a échoué (...) alors que Burberry a fortement réduit les prix de ses produits", selon les analystes de Bernstein, pour qui les investisseurs attendront désormais "de voir où le nouveau directeur général voudra emmener l'entreprise".
M. Schulman "est un dirigeant confirmé, avec un parcours exceptionnel dans la création de marques de luxe mondiales et la création de croissance rentable" pour ces entreprises, a fait valoir le président du Conseil d'administration Gerry Murphy.
"Burberry est une marque de luxe extraordinaire, typiquement britannique" dont "l'objectif initial, protéger les personnes des intempéries, est plus que jamais d'actualité", a pour sa part réagi M. Schulman.
Burberry a aussi dit lundi vouloir "rééquilibrer" sa gamme de produits pour proposer "une offre de luxe plus large au quotidien" et "mettre davantage l'accent sur les attributs intemporels et classiques qui font la renommée de Burberry".
Jonathan Akeroyd, ancien directeur général de Versace, avait également dirigé au cours de sa carrière le britannique Alexander McQueen (groupe Kering) et avait occupé plusieurs postes de direction dans le grand magasin de luxe londonien Harrods.
Il avait reconnu en mai que "la mise en oeuvre de notre plan" de montée en gamme "dans un contexte de ralentissement de la demande pour le luxe a été ardue".(AFP)
Cet article a été mis à jour après publication avec les dernières informations de l'AFP.