Capri Holdings regagne confiance et investisseurs : la remontée prometteuse de 7,9 % en bourse
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Wall Street semble souvent dominée par des métriques financières froides et rigoureuses : marges bénéficiaires, croissance des revenus, ratios cours/bénéfices et autres indicateurs. Mais ces chiffres ne racontent pas toute l’histoire, ouvre Evan Clark dans son analyse pour WWD. Le sentiment des investisseurs joue un rôle tout aussi puissant dans la performance boursière.
Pour Capri Holdings, la maison mère de Michael Kors, Versace et Jimmy Choo, le sentiment des investisseurs a été tout sauf favorable. L’entreprise a traversé une période tumultueuse en attendant la conclusion d’un rachat par Tapestry Inc., une transaction qui a finalement échoué. Le cours de l’action de Capri s’est effondré, reflétant cette incertitude. Cependant, un récent changement dans la perception des investisseurs pourrait bien marquer un tournant.
Lundi, l’action de Capri a augmenté de 7,9 %, clôturant à 21,88 dollars, portant sa capitalisation boursière à 2,6 milliards de dollars. Ce rebond fait suite à l’amélioration de la note de l’analyste Simeon Siegel, de BMO, qui a classé l’action comme « surperformance » avec un objectif de cours à 31 dollars. Cette perspective, largement plus optimiste que celles observées jusqu’ici, suggère que le potentiel de Capri est sous-évalué, notamment après une baisse significative de 60 % de son cours au cours de l’année écoulée, en contraste frappant avec la hausse de 24,7 % du S&P 500.
Un changement de sentiment
Contrairement à la plupart des améliorations de notes, l’optimisme de Siegel n’est pas motivé par des améliorations immédiates des performances de Capri, note Yahoo Finance. Il reflète plutôt un potentiel inexploité et la conviction que le pessimisme du marché a été excessif. « Capri mérite l’attention des dirigeants et des investisseurs », a déclaré Siegel. « Elle a regagné l’attention des premiers ; les seconds devraient suivre. ».
Le PDG de Capri, John Idol, a été proactif pour relever les défis. Suite à l’échec du rachat, Idol a présenté des stratégies pour revitaliser les trois marques phares de l’entreprise et a même pris la direction de Michael Kors en tant que PDG de la marque. En outre, Capri aurait engagé Barclays pour explorer la vente de Versace et Jimmy Choo, indiquant un pivot stratégique.
Redresser la barre
Bien que les finances de Capri restent sous pression — les revenus ont chuté de 16,4 %, atteignant 1,1 milliard de dollars au deuxième trimestre fiscal — Siegel a souligné des circonstances uniques expliquant ce déclin. Il a attribué cette baisse à des distractions post-transaction plutôt qu’à une saturation de marque, un problème courant dans le secteur. « Rallumer les lumières », a noté Siegel métaphoriquement, pourrait débloquer des opportunités significatives.
Par exemple, les niveaux de stocks de Capri ont considérablement diminué, évitant ainsi les problèmes de surplus d’inventaire qui affectent souvent les marques surchargées. Cela positionne l’entreprise pour rebondir dès que l’attention et les efforts seront pleinement rétablis.
Réduire la dette et révéler la valeur
L’un des défis les plus urgents de Capri est son niveau d’endettement, avec une dette nette représentant environ 62 % de la capitalisation boursière de l’entreprise, soit l’équivalent de 12 à 13 dollars par action. D’ici la fin de l’exercice fiscal, Capri prévoit de réduire sa dette nette de 1,5 milliard de dollars à 1,2 milliard de dollars. Siegel a souligné que réduire ce fardeau, que ce soit par des ventes d’actifs ou une amélioration des flux de trésorerie, pourrait significativement accroître la valeur boursière de l’entreprise.
L’analyse segmentée des activités de Capri révèle une valeur cachée. Même sous des projections conservatrices, Michael Kors, la plus grande marque de Capri, pourrait générer un EBITDA (bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de 500 à 550 millions de dollars l’année prochaine, malgré une baisse anticipée des revenus à 3 milliards de dollars. Si Michael Kors était valorisé à six fois son EBITDA, la marque pourrait valoir à elle seule 2,5 milliards de dollars.
Étonnamment, cette évaluation implique que les actionnaires de Capri attribuent actuellement une valeur combinée de seulement 740 millions de dollars à Versace et Jimmy Choo, des marques que l’entreprise a acquises respectivement pour 2,1 milliards de dollars et 1,2 milliard de dollars. La vente de ces marques de luxe pourrait non seulement aider Capri à réduire sa dette, mais aussi permettre une concentration accrue sur la relance de Michael Kors, offrant aux actionnaires un potentiel d’appréciation significatif.
Une voie à suivre
Bien que la transformation de Capri soit loin d’être terminée, l’analyse de Siegel met en lumière le potentiel de l’entreprise. Tout comme les finances, le sentiment peut évoluer — et la récente performance boursière de Capri suggère que les investisseurs commencent enfin à s’en apercevoir.