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Carven : le temps est compté avant une éventuelle liquidation de la maison

By Pascal Martinez-Maxima

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C'est triste. Tandis que Carven avait connu un renouveau sans précédent, passant de "belle endormie" à label de mode branché sous la direction artistique de Guillaume Henry (annoncé chez Patou après un passage par Nina Ricci), voilà que la maison Carven se meurt. Passées entre de nombreuses main au fil du temps, la maison avait été reprise en 2008 par Henri Sebaoun, un de ses licenciés. La marque s'était alors brillamment repositionnée quittant le segment du luxe au bénéfice d'un créneau premium plus accessible. La maison est passée sous le contrôle de son partenaire de distribution en Asie en 2016, la société Bluebell. Carven est une maison historique de la mode française, elle a été créée au sortir de la seconde guerre mondiale par Mme Carven, dont le vrai nom était Carmen Tommaso.

Actuellement en redressement judiciaire, la marque espérait trouver un plan honorable pour s'en sortir face au tribunal de commerce grâce à l'ex-patron de Balmain, Emmanuel Diemoz. Malheureusement, ce dernier est sortie des négociations avec le groupe Bluebell (Hong Kong), propriétaire de la maison selon un article de nos confrères de FashionNetwork (26/09/2018). La maison Carven aujourd'hui au bord de la liquidation judiciaire doit impérativement présenter un plan de redressement avec d'éventuels soutiens.

La seule alternative à sa liquidation reste donc l'urgence pour elle de trouver un repreneur. En revanche, le temps est compté puisque la date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au 28 septembre 2018 à minuit. Le tribunal devrait ensuite prendre sa décision d'ici le 4 octobre 2018 mais uniquement à la condition que des offres se présentent.

D'après l'article de nos confrères, de nouveaux intéressés se seraient proposés, mais pour l'heure, seule une offre ferme sera formulée. Il s'agit de l'offre de Cashtex, entreprise de Henry et Daniel Levy, spécialisée dans le textile et la maroquinerie de gros à Paris. La firme exploite par exemple la licence des sacs Jean-Louis Scherrer et détient la marque de mode LM Lulu en prêt-à-porter féminin. D'après l'enquête de nos confrères, l'offre de reprise de Carven pour les marques, enseignes, licences et brevets, ainsi que des baux commerciaux, du matériel et du personnel avoisinerait les 500 000 euros.

En 2017, le chiffre d'affaires de Carven était de 21,5 millions d'euros. Toutefois la maison cumule 5,5 millions d'euros de dettes exigibles à échéance. Avec cette éventuelle reprise, le chiffre d'affaire visé serait de 15 millions d’euros la première année, puis 20 millions au bout de deux ans d'activité. Le nouveau projet de reprise prévoirait de relancer la marque autour d'une organisation réduite. 50 salariés conserveraient leur poste tandis que 39 autres seraient reclassés (En 2017 la société employait 103 personnes).

La maison reste aujourd'hui dans l'interrogation quant à son avenir. Le tribunal de commerce, lui, espère pouvoir valider une offre sérieuse et sûre lui permettant d'éviter la une liquidation de la maison Carven.

Photo : pré-collection Carven automne 2018 par Serge Ruffieux

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